Boutin, Amara, même combat!

Christine Boutin est un personnage plein de paradoxes : en effet, voici une femme qui est en France ministre de la Ville, mais qui appartient aussi au ministère de la Famille d'une puissance étrangère (le Vatican), où elle remplit le rôle de consulteur (tel est son titre) auprès de son Eminence le cardinal Trujillo.

Certes, l'Etat vaticanais ne représente pas une menace militaire considérable, mais il s'agit d'une théocratie totalitaire, qui réclame une obéissance absolue (perinde ac cadaver) à son monarque de droit divin, et aux oukases que ce pharaon de Grand-Guignol a coutume de buller.

Les principes républicains, et singulièrement celui de laïcité, n'y jouissent d'aucune faveur.

(On s'étonnera d'ailleurs que notre ministre, porte-drapeau de Laissez-Les-Vivre et combattante jusqu'aux larmes des unions homosexuelles, ait choisi de s'inféoder au pays papal, qui est affligé du plus bas taux de natalité au monde, et dont l'activité amoureuse penche notoirement plus du côté de Sodome et Gomorrhe que de la position du missionnaire.)

Dans le cadre de ses nouvelles responsabilités, Christine Boutin a réitéré sa fidélité au christianisme d'Etat en prenant pour conseiller le père Jean-Marie Petitclerc, propagandiste professionnel de l'idéologie vaticane.

Or le ministère de la Ville, devenu, par la grâce de Dieu, tellement catholique a pour tâche principale de remettre en ordre les quartiers, où pullule la racaille musulmane.

Ça fait bizarre.

Pour y remédier, le Prézydent, que le Ciel inspire, a offert à Christine une secrétaire d'Etat tout à la fois reubeu, anti-musulmane et socialiste, Fadela Amara.

Anti-musulmane, c'est bien beau, me direz-vous, mais s'entendra-t-elle avec sa supèrieure religieuse? Une convertie à Notre Seigneur Jésus-Christ n'aurait-elle pas mieux fait l'affaire que cette agnostique militante?

En réalité, tout montre que Fadela a elle aussi été visitée par l'Esprit-Saint.

Une lecture attentive de son blog le prouve.

Ainsi, sa solution pour anéantir le chômage :

Je propose de réconcilier les grands patrons et la banlieue, en invitant, par exemple, les dirigeants des grandes sociétés cotées en bourse à venir dans les quartiers, au plus près, pour rencontrer les jeunes et tous les demandeurs d’emplois afin que l’offre et la demande se rencontrent réellement.

Faire venir seuls et sans armes Martin Bouygue, Serge Dassault et Arnaud Lagardère dans les cités constiturait en soi un petit miracle.

Qu'ils ne soient pas reçus à coups de cailloux relèverait du même phénomène.

Enfin, prédire que de cette rencontre jailliront les emplois me rappelle nettement l'entreprise de Bernadette Soubirous grattant, sur les conseils de la Vierge Marie, la paroi de sa grotte de Lourdes afin d'y découvrir la petite source miraculeuse (vazy, c'est bon, continue, oh God, yeeesssaaa!).

C'est un peu le même toucher.

Vous me direz que la Sainte-Vierge ne se donnera jamais la peine d'apparaître à une (beuââârk) arabe.

C'est mal connaître la Mère du Seigneur.

N'est-elle pas apparue à Fatima, au Portugal?

Pourquoi n'apparaîtrait-elle pas à Fadela, en France?

Tout indique au contraire qu'elle la protège depuis longtemps.

Car la petite Fatiha (c'est le vrai nom de Fadela, qui n'aimait pas le sien, et comme on la comprend!) a beaucoup galéré avant d'en arriver là.

Sa bio ne mentionne pas qu'elle ait un jour bossé quelque part.

Dès la fin de ses études, à 19 ans (elle a réussi son CAP) elle entre à SOS Racisme et, comme la plupart des pauvres, elle est obligée de militer dur pour mériter la considération des élites socialistes.

Elle n'est spécialiste de rien sauf d'elle-même (ce qu'elle prouvera un jour en devenant ministre), elle se jette donc sur le créneau de la beurette, heureusement pas trop encombré, à l'époque.

Présidente d'assoces, puis présidente de fédération d'assoces, elle remue le ciel et la terre du mittérandisme triomphant, crée des commissions femmes, organise des états généraux en Sorbonne, et rafle au passage une place de conseillère municipale à Clermont-Ferrand.

Tout ça pour ça? A Clermont-Ferrand! vous vous rendez compte? Elle y foutra jamais les pieds, à leur saloperie de conseil municipal.

C'est à ce moment-là que la Sainte Vierge décide de frapper un grand coup en faveur de Fadela.

En 2003, après la manif Ni Putes Ni Soumises, un ange du Le Monde lui apparaît, qui tient dans sa main un livre fraichement écrit et providentiellement intitulé Ni Putes Ni Soumises lui aussi.

Il s'agit de l'ange Zappi.(Sylvia Zappi qui, comme son nom l'indique, est préposé aux changements de programme). Fadela cossigne l'ouvrage, qui obtiendra 9 récompenses, (dont le prix Claude Erignac, destiné à perpétuer la mémoire du préfet martyrisé).

Dans la foulée, la protégée du Ciel obtient aussi deux titres de docteur (honoris causa), l'un à l'Université Libre de Bruxelles, l'autre à Manchester.

Sur sa photo (dont la contemplation ne me lasse jamais) en lauréate, on voit bien qu'elle est aux anges.

Zappi, pourtant, ne réapparaitra pas, car sa mission est accomplie, le changement de programme a eu lieu.

Ses livres suivants, Fadela les signe avec Mohamed Abdi, le vice-président de Ni Putes Ni Soumises, un valeureux guerrier de la cause anti-arabe.

(Membre du Cercle de l'Oratoire et contributeur de la revue Le Meilleur des Mondes, il y mène croisade en compagnie d'André Glucksmann, Pascal Bruckner, Romain Goupil ou Pierre-André Taguieff, tous combattants de la foi dont George Walker Bush est le prophète..

Les amis du Cercle s'appellent François Chérèque, Bernard Kouchner, Alain Finkielkraut, Robert Redeker, Philippe Val, Guy Sorman ou Alexandre Adler.

Que du beau linge, pas un seul partisan d'Al Qaida.

Bien entendu, Mohamed Abdi est conseiller de Fadela Amara, et a été le conseiller pour les affaires musulmanes de la candidate Ségolène Royal.

C'est à lui qu'on doit l'intelligente proposition d'interdire à l'Iran, en dépit des traités internationaux, l'accès au nucléaire civil.

Il faut en convenir, le respect du Droit international n'est pas la tasse de thé du Meilleur des Mondes.

En Irak comme en Iran, et dans les banlieues comme dans les mosquées, ils préfèrent de très loin les solutions pragmatiques (avec de vrais morceaux de forces armées dedans).

Comme le ministère de la Ville est un pur ministère des combats de l'Esprit, on l'a détaché des biens de ce monde.

Les crédits qui lui sont alloués respectent ce voeu de pauvreté.

On ne le jugera donc pas sur ses actes, nécessairement infimes.

Mais sur le message dont il est porteur, et que personnifient Christine et Fadela :

1. C'est en fille ainée de l'Eglise que la France règlera la vie des cités,

2. et elle y mènera une guerre sans merci aux infidèles de Musulmanie.

Cette Bonne Parole, Fadela a voulu la diffuser urbi et orbi.

A cette fin elle a ouvert, au 31 juillet, un blog sur Skyblog, afin que chacun s'y exprime, et l'on y voit sa (sainte) face multipliée à l'infini sur les écrans à télécharger.

Dès le lendemain, elle annonçait 10 000 commentaires à ses premiers messages (Bienheureux les pauvres d'esprit, car le royaume des cieux leur appartient).

Mais elle est trop modeste.

Il y en a eu sans doute beaucoup plus.

Puisque dans sa réponse collective à tant d'enthousiasme, elle ne précise que ceci :

Un mot aussi sur les commentaires qui ne seront pas publiés. C'est bien de se lâcher, de dire ce qu'on a sur le coeur, mais la limite, c'est l'insulte et la diffamation. Vous comprendrez que je ne laisserai pas passer de commentaires grossiers ou agressifs. On n'est pas obligé d'être du même avis, par contre, on doit se respecter. Toujours.

Et (merci mon Dieu), encore un miracle : les autres commentaires, ceux qui restent polis, les 10 000, sont tous du même avis que Fadela Amara : ils la trouvent formidable.