La femme est un chien enragé que tout passant a le devoir d'abattre

Quelques misogynes prétendent encore que les femmes seraient irrationnelles.

Il est temps que cessent ces divagations qui déshonorent l'humanité.

Non seulement la femme est un être de raison, mais elle n'est même pas très compliquée à comprendre, puisque tout son comportement procède d'une seule loi, que je n'hésite pas à vous livrer :

Si ça va, ça va pas.

et son corrollaire :

Si ça s'arrange, ça s'aggrave.

Pour ceux qui ne saisiraient pas d'emblée la vérité de cet axiome, je vais l'illustrer par un exemple vêcu.

J'ai été marié : elle attendait un enfant.

Nous vivions depuis des mois sur un nuage environné de bisous et parcouru de « je t'aime ».

Un jour, elle rentre du boulot, enfin, pas vraiment le boulot, l'école. Elle était étudiante à l'IUFM (j'ai compris plus tard qu'elle avait exposé le blème qui la tenaillait à ses collègues), et pas plus tôt arrivée en cuisine où je mettais la table, elle attaque le sujet : « On se dispute jamais, c'est pas normal. »

Un peu interloqué, je lui réponds que c'est pas plus mal comme ça, mais elle me coupe : « Tous les couples se disputent, c'est sain, c'est la vie. Ne pas se disputer est louche, ça montre bien que ça va pas. »

Vous avez reconnu l'axiome : quand ça va, ça va pas.

Elle avait l'air inquiète, on sentait qu'une petite dispute l'aurait soulagée, et je me reproche encore aujourd'hui d'avoir été, sur le moment, incapable de l'aider, mais je n'avais aucun reproche à lui faire, aucune récrimination à formuler, aucun sujet de me plaindre.

C'est là que je commis ma seconde erreur : avouer mon impuissance, présenter mes excuses, et promettre une engueulade pour demain, peut-être, à tête reposée..

Cette tentative de compromis eut le don de l'exaspérer (n'oubliez jamais : Si ça s'arrange, ça s'aggrave). S'emparant d'une assiette sur la table, elle la jeta par terre et la brisa.

C'était lancé! 3 mois plus tard on divorçait, j'étais à la rue, mon gosse à l'ouest, et elle-même commençait à grimper le long calvaire de ses déceptions sentimentales.

Je pourrais multiplier les exemples à l'infini, mais je me contenterai d'évoquer deux autres cas, parmi les plus cocasses. L'une, prof de philo, m'a plaqué parce qu'elle était heureuse (« il n'y a pas que le bonheur dans la vie, mon amour.»); l'autre a consulté un psychanaliste car nous étions amoureux, ce qui l'empêchait de me larguer sans douleur (entreprise couronnée de succès).

Certains se récrieront que toutes les femmes ne sont pas ainsi, et que je suis tombé sur quelques cas spéciaux.

En effet, il s'agit là de trois enseignantes (j'ai fait Lettres, ce qui n'est pas seulement une impasse économique, mais aussi sexuelle).

Toutefois, mon expérience ne s'est pas limitée à la fonction publique, et je n'ai pas remarqué de différences significatives entre catégories socio-professionnelles.

En réalité, les femmes nous jalousent.

Notre plaisir, surtout si elles y sont pour quelque chose, heurte leur sens aigu de la justice.

A lire Elle, Femina, ou Psychologies Magazine, on apprend que la femme a l'embarras du choix en matière d'orgasme (vaginal, clitoridien, point G, orgasme total, j'en passe probablement, et des meilleurs). Cette presse militante informe ses lectrices des techniques à utiliser pour atteindre les différents états paroxistiques souhaités, un par un ou tous à la fois.

Aucune raison sérieuse ne justifie un tel prosélytisme.

Le Nouveau rapport Hite précise que 12% de femmes sont anorgasmiques, c'est-à-dire qu'elles ne connaissent l'orgasme que par ouï-dire.

Quand aux autres, les deux tiers d'entre elles n'y arrivent jamais durant un rapport hétérosexuel.

Je vous rassure, le rapport Hite est contesté : comme toute statistique américaine, il s'appuie sur les données brutes, non corrigées des réponses fantaisistes.

Selon Bergler et Kroger (in L'Erreur de Kinsey) ce sont 80% à 90% des femmes qui sont frigides.

Bref, on se rapproche de l'estimation de Brassens (1921-1981): "95 fois sur 100, la femme s'emmerde en baisant".

Il ne faut pas s'en étonner : les femelles macaques et bonobos, seules parmi les primates à connaître l'orgasme, ne l'atteignent jamais durant le coït, mais par des pratiques saphiques ou masturbatoires.

On disait autrefois que la thune et le cul menaient le monde, mais c'était un point de vue purement masculin.

Avec l'arrivée des femmes dans l'économie post-industrielle, le cul en a pris un sacré coup dans l'aile, Cupidon volette faiblement et la thune triomphe.

La femme est en réalité l'enfant-chéri de la mondialisation et de l'ultra-capitalisme.

Sa présence optimise les comportements sociaux.

Ses performances scolaires sont remarquables, la télévision n'a d'yeux que pour elle, la femme ne brûle jamais de bagnole et ne fait d'excès que pendant les soldes.

Elle est à l'avant-garde de l'ordre moral, c'est la championne idéologique du libre-échange.

Or, Aristote l'a démontré (repris depuis par Adam Smith, Ricardo, et Max Havelaar), il n'y a d'échange qu'équitable.

En conséquence, la femme vit l'échange amoureux, déséquilibré à son désavantage, comme une véritable arnaque.

Un attentat aux valeurs de la société marchande.

Un manifestation d'iniquité dont il faut absolument tirer vengeance.

Sans faiblesse ni pitié.

D'ailleurs, le moindre de nos plaisirs lui rappelle à quel point chaque soir on tente de l'escroquer, et elle les interdira tous : la fréquentation des copains, les matches à la télé, le comptoir au bistrot, tout lui est insupportable, sans parler du passage à l'horizon d'une congénère pas trop mal roulée, et qui met le comble à sa fureur.

Quand l'homme a tout accepté, renié sa famille, ses idées, ses amis et jusqu'à sa libido pour avoir la paix, lorsque le couple jouit enfin d'un bonheur sans nuage, la femme atteint le fond du désespoir.

A ce moment-là, et chaque fois qu'elle le peut, elle plaque sauvagement.

Toutefois, si la femme n'aime pas nos plaisirs, nous, nous aimons les femmes, dont on ne dira jamais assez à quel point elles peuvent faire plaisir.

Il convient d'apprendre à gérer cet apparent paradoxe.

Pour vivre paisiblement une relation de couple, quelques précautions s'imposent.

D'abord, une règle d'or : jamais d'enfant, jamais, j'insiste sur ce point.

Elle en profiterait pour vous quitter de suite (certaines attendent la deuxième, voire le troisième naissance pour ce faire, mais le cas est de plus en plus rares).

Une séparation dans ces conditions tourne à la catastrophe financière.

N'oubliez pas qu'il n'y a pas que la pension alimentaire.

Il y a aussi la piaule, qui doit rester assez vaste pour accueuillir les gosses (sans ça, le droit d'hébergement est supprimé).

Faites vos comptes pour un Smic : deux mômes à 150 euros chacun, une piaule sans les allocs logement (célibataire sans enfant vous n'y avez plus droit), même sordide à 300 euros, ça fait déjà 600 euros.

Boucler le budget devient sportif.

Si elle s'est barrée dans un autre bled, c'est même plus la peine d'y penser : le seul souvenir qu'il vous restera du gosse, c'est 150 euros de moins chaque mois par avis à tiers détenteur, et une solide réputation de père indigne, incapable de s'intéresser à ses enfants.

A moins de disposer d'une fortune personnelle qui vous brûle les doigts, fuyez la reproduction comme la peste.

Elle vous quittera peut-être, pour faire son enfant avec un autre, mais moins rapidement que si elle l'avait fait avec vous. C'est autant d'années de bonheur en plus.

Seconde règle d'or : jamais aucun effort pour la faire jouir au plumard.

Ce erreur, hélas trop répandue, est toujours fatale.

Les exploits athlétiques peuvent favorablement l'impressionner au début, mais leur impuissance à la conduire au septième ciel l'inquiètera rapidement. Elle se posera des questions, sur elle, sur vous, sur vous deux, qui transformeront vite vos tentatives désespérées en objets de lassitude et d'exécration.

Vous n'atteindrez, à trop insister, que les limites de sa patience, et votre idylle en sera écourtée d'autant.

Préférez au contraire la performance minable, qui la rassure dans ses instincts et vous rapproche d'elle par la qualité des plaisirs obtenus ensemble.

Votre union n'en sera que plus solide.

Si votre compagne n'est pas frigide, n'abandonnez surtout pas ce comportement sexuel fait d'humilité et de retenue : d'abord, on ne sait jamais, les simulatrices sont légion. Et puis si vraiment elle n'est pas frigide, elle y arrivera bien toute seule, il n'y a pas de souci à se faire.

Ces deux règles d'or respectées, on peut envisager une relation de couple durable (plusieurs années au moins), reposant sur la confiance et le respect mutuels.

Pour entretenir votre adorée dans l'illusion qu'elle vous ressemble et n'a rien à vous envier, apprenez à jouer au scrabble, à écouter Bénabar, à regarder les films d'Almodovar, et à participer aux conversations entre copines sans jamais en insulter aucune, pas même pour détendre l'atmosphère.

C'est à ces petits détails qu'une femme reconnaît qu'elle est aimée.