samedi 3 octobre 2009

Roméo, Juliette, et Polanski


Si l'on en croit William "Bill" Shakespeare, la victime (Giulietta Capuleti, also known as Juliette) avait 13 ans au moment des faits :

"scène III :
Lady Capulet : (...) Tu sais que ma fille est d'un joli age.
La nourrice : Ma foi, je puis dire son age à une heure près.
Lady Capulet : Elle n'a pas quatorze ans."

Le prédateur (on l'a vu s'introduire nuitamment chez cette pauvre enfant en passant par la fenêtre), se nommait Romeo Montecchi (aka Roméo Montaigu).
Le témoin, old Bill Shakespeare, n'a pas précisé l'age du pédophile.
Il s'agissait d'un "jeune homme", sans barbe apparente, mais avec déjà l'épée au côté : peut-être 16, et plus probablement 17 ans.

Je ne m'étendrai pas sur l'évidente illégalité du rapport sexuel commis cette nuit-là.
Selon le code pénal californien (1re Partie, Titre 9, Chapitre 1, Paragraphe 261. 5) :

a) « Un rapport sexuel illégal est un rapport sexuel avec une personne qui n'est pas le conjoint de l'auteur de l'acte, si la personne est mineure. Pour la compréhension de ce paragraphe, un/une mineur(e) est une personne âgée de moins de 18 ans et un adulte si elle est âgée de 18 ans ou plus. »

Enfer et damnation! me direz-vous, à quoi ça sert qu'on les arrête? Le détraqué (Romeo Montecchi) ne va-t-il pas pleurer qu'il est aussi une victime, puisqu'il a moins de 18 ans?
Et, remis en liberté, séduire, corrompre et violer tout ce qui bouge entre 4 et 15 ans?
Point du tout, rassurez-vous. La loi est bien faite :

(b) « Toute personne qui est mêlée à rapport sexuel illégal avec un/une mineur(e) qui n'est pas âgé(e) de moins de trois ans par rapport à l'âge de l'auteur de l'acte, est coupable d'un délit. ».

C'est un peu obscur, mais ça veut dire qu'un ado, mettons de 14 ans, ne peut s'envoyer en l'air qu'avec des gens proches de son age (entre 11 et 17 ans, dans son cas).
Sinon, pour elles (eux?) ou pour lui, c'est la taule :

(c) « Toute personne qui est mêlée à un rapport sexuel illégal avec un/une mineur(e) qui est de plus de trois ans la puînée de l'auteur de l'acte est coupable de délit ou de crime et sera incarcéré pour une durée d'au maximum un an dans une prison du comté ou dans la prison de l'état. ».

L'abus sexuel commis par Roméo (17 ans) sur Juliette (13 ans) ne restera pas impuni.
Et vu ce qu'on fait aux pointeurs en prison, j'en connais un qui aura mal au cul dans pas longtemps.

Quant à Roman, on lui souhaite bien du plaisir :

(d) « Toute personne âgée de 21 ans ou plus qui est mêlée à un rapport sexuel illégal avec un/une mineur(e) de 16 ans est coupable d'un délit ou d'un crime et sera incarcérée dans une prison du comté pour une durée maximum d'un an ou incarcérée dans une prison de l'état pour une durée de deux, trois, ou quatre ans. »

Et quatre ans c'est long, surtout lorsqu'on a du mal à s'assoir.

Personnellement, comme Daniel Cohn-Bendit et Jean-Marie Le Pen (mes idoles depuis toujours), je me réjouis de ce qui arrive à Roman Polanski ou à Romeo Montecchi.
Leur immoralité me révolte.
Et leur stupidité m'époustoufle.
Comment peut-on être crétin au point de commettre un crime?
Alors qu'à deux pas de chez eux, ils pouvaient en toute innocence assouvir leurs désirs.
Mais tel est le maniaque sexuel : c'est un être impulsif, il ne réfléchit pas.
Prenez le cas de Roméo, par exemple : un petit tour à Rome s'imposait.
Ce n'est pas vraiment loin de Vérone, il y a des bus pas trop chers qui s'arrêtent justement derrière la place St-Pierre.
l'Etat du Vatican est bien connu pour la licence de ses moeurs : la majorité sexuelle y est à 12 ans.
Sauter Juliette n'y constituait pas même un délit.
Peut-être un petit péché d'adultère, mais particulièrement véniel, puisqu'aucun des deux protagonistes ne bafouait le sacrement du mariage.
Roméo s'en tirait avec deux pater et trois ave en confession, c'est toujours mieux qu'un an de ballon.

Vous me direz, Rome, c'est un peu loin de Beverly Hills. Pour Roman, ce n'était pas pratique.
Certes, mais il pouvait aller en week-end au Mexique, juste à côté de Los Angeles : presque partout (c'est un état fédéral), la majorité sexuelle est à 12 ans.
Comme au Chili, à Malte, aux Pays-Bas, en Argentine, etc..., ce ne sont pas les pays qui manquent.
Ou alors l'Espagne, 13 ans, ça pouvait encore le faire (à 13 balais, il y a aussi le Guyana ou la Corée du Sud qui bénéficient d'une bonne infrastructure hôtelière).
Dans l'Union Européenne, il faut bien étudier la question : il y a du 12, du 13 ans à portée de TGV, mais la limite est à 14 en Allemagne, Autriche, Estonie, Hongrie, Italie, Portugal, Roumanie, Slovénie, 15 en France, Tchéquie, Danemark, Grèce, Pologne, Slovaquie, Suède, 16 en Belgique, Finlande, Lettonie, Lithuanie, Luxembourg, Royaume-Uni, et 17 en l'Irlande.
Dublin, c'est pas la peine : autant attendre un an de plus à L.A, en prenant des douches froides.

Comme vous voyez, Roman et Roméo n'ont pas inventé l'eau tiède.
Il y a de surcroit beaucoup de perversité à commettre un acte précisément là où il est considéré comme un crime, plutôt que de l'accomplir là où il est parfaitement légal.
C'est comme aller se balader en bikini à Téhéran plutôt qu'à Malibu ou sur la Promenade des Anglais : de la provocation pure et simple.

Marie-Geoges Buffet, qui n'aimerait faire de la peine ni à Dany ni à Jean-Marie, ni à Luc Chatel (c'est des hypersensibles, un rien les chagrine), a discrètement soutenu ces derniers dans leur croisade pour envoyer en taule le pervers Polanski.
Oh, certes pas par méchanceté (la méchanceté, ce n'est pas le genre à Marie-Georges, elle, c'est plutôt le stalinisme), mais par souci de protéger l'enfance (en Californie, si j'ai bien compris, vu qu'en France, le violeur (selon Dany) pédophile (selon Jean-Marie) n'est accusé de rien).
Je suppose que si Luc, Dany, Marie-Georges et les autres se montrent aussi sévères, c'est parce qu'en France aussi l'acte qu'on reproche à Polanski est un délit.
Il ne s'agit pas chez eux d'un délire répressif, mais d'une forme de patriotisme, la croyance en l'universalité de la législation française : ce qui est bon pour nous l'est pour la terre entière (The Whole World, in original contemporary french).
D'ailleurs, je n'ai point ouï qu'en Espagne ou aux Pays-Bas, on milite en faveur d'une extradition par la Suisse du cinéaste incarcéré.
Et c'est bien naturel.
Chacun voit midi à sa porte, et règle ses actes selon les lois en vigueur de son pays.

Faut-il préciser à Jean-Marie, Marie-Georges, Luc, Dany et leurs copains qu'en France, les crimes sexuels sur mineurs sont prescrits 10 ans après que la victime ait atteint sa majorité, c'est-à-dire, en l'occurrence, depuis un quart de siècle?
(Cela n'a rien à voir avec une indulgence coupable à l'égard des malfaiteurs qu'on n'a pas autrefois arrêté : c'est en vertu du principe selon lequel la punition d'un crime ne doit pas causer plus de désordre qu'elle n'en répare, et le cas de Polanski, dont pas même la présumée victime ne demande le châtiment, en est un exemple parfait).

Ou bien faut-il croire que cette bande vertueuse de Pères Fouettard et de Mères La Pudeur se fout absolument de notre droit, de ses principes, et de notre code pénal?
Et n'a d'autre souci que d'hurler avec les loups pour se faire resplendir le corps électoral.
Au prix, s'il le faut, de la liberté d'un homme.

10 commentaires:

Anonyme a dit…

Quelques liens :

http://sagephilippe.20minutes-blogs.fr/archive/2009/10/01/polanski-par-frederic-bonnaud-cet-obscur-objet-du-scandale.html

http://police.etc.over-blog.net/article-36799629.html

Anonyme a dit…

Ce sont en effet deux articles anti-Polanski qui sont pertinents, amusants et convaincants.
(Incidemment, j'y ai appris que la jeune fille en question y avait, au jour près, exactement le même age que Juliette : 14 ans moins deux semaines).
Les pro-Polanski commettent à mon avis deux erreurs.
La première est de banaliser les faits : certes, il est banal qu'on fasse boire une fille pour l'emballer, il est fréquent qu'on insiste lourdement alors qu'elle a déjà refusé, et il peut arriver que, sans être à proprement parler une enfant (celle-ci était pubère), elle n'ait pas l'age légal.
Mais faire les trois à la fois, comme ce fut le cas, est déjà plus rare, et largement dégoûtant.
La deuxième erreur est de vouloir faire de cette jeune fille une jeune femme, et de 25 ans de surcroît : c'est, là aussi, dégoûtant.
Il y a cependant autre chose de choquant dans cette affaire : qu'on inquiète un homme pour des faits remontant à 32 ans, et qui n'ont pas le caractère de crimes imprescriptibles, puisqu'aussi bien, dans de nombreux pays, ils ne constituent même pas un délit.
Et je trouve inquiétant que l'opinion publique approuve de telles poursuites : l'ordre moral, c'est bien beau, mais ça ne vaut pas les libertés qui limitent l'action de l'Etat à l'encontre des citoyens.

GG

Anonyme a dit…

Autre lien :

http://lmsi.net/spip.php?article939

Anonyme a dit…

Allez, un dernier, pour la (bi)route (désolé...) :

http://www.arhv.lhivic.org/index.php/2009/10/12/1068-savoir-a-quoi-ressemblait-samantha

Gérard Amate a dit…

A propos de :
http://lmsi.net/spip.php?article939

Article très intéressant, il n'a qu'un seul défaut, celui de commencer
par : "Si un violeur échappe à la justice assez longtemps, le monde
doit-il lui donner les moyens de ne pas passer par la case prison?"
Personne d'autorisé n'accuse Polanski de viol : ni sa victime, ni la
justice américaine.
Seuls le font des gens, parmi lesquels l'auteure de l'article, qui a
peut-être raison, mais en vertu d'arguments qu'elle ne nous présente
pas, ce qui nous empêche d'avoir une quelconque opinion sur la
validité de ses propos.
Elle cite "Salman Rushdie, Milan Kundera, Martin Scorsese, Pedro
Almodovar, Woody Allen (on ne ricane pas au fond), Isabelle Huppert,
Diane de Furstenberg" ciomme autant de personne favorables à la
non-punition du violeur Polanski, et l'une d'entre elles, Woody Allen,
comme un violeur avéré, à moins que ce ne soit un pédophile, c'est
assez évasif, je n'ai pas très bien compris.
J'aurais préféré qu'elle nous explique, pour chacune de ces personnes,
ce qui lui fait croire qu'elles protègent un violeur de mineure.
Parce qu'elles connaissent, de près ou de loin Roman Polanski?
Ce n'est pas autrement que procèdent les enquêtes de moralité.
Et qui donc pourraient témoigner, en sa faveur ou en sa défaveur, que
ceux qui le connaissent?
Elle, peut-être, qui ne le connait pas?
Qui pas plus ne connait sa victime?
Et qui est prête à jurer, pourtant, que l'un a violé l'autre?
Etranges manières, curieux raisonnement et bizarres protestations.
Ce qu'a fait Roman Polanski me dégoûte.
Ceux qui veulent sa peau me font gerber.

Anonyme a dit…

Jadis, au lieu du jardin que voici,
C'etait la zone et tout ce qui s'ensuit,
Des masures des taudis insolites,
Des ruines pas romaines pour un sou.
Quant à la faune habitant la dessous
C'etait la fine fleur c'etait l'élite.

La fine fleur, l'élite du pavé.
Des besogneux des gueux des réprouvés,
Des mendiants rivalisant de tares,
Des chevaux de retour des propres à rien,
Ainsi qu'un croque-note, un musicien,
Une épave accrochée à sa guitare.

Adoptée par ce beau monde attendri,
Une petite fée avait fleuri
Au milieu de toute cette bassesse.
Comme on l'avait trouvée pres du ruisseau,
Abandonnée en un somptueux berceau,
A tout hasard on l'appelait "princesse".

Or, un soir, Dieu du ciel, protégez nous!
La voila qui monte sur les genoux
Du croque-note et doucement soupire,
En rougissant quand meme un petit peu:
"C'est toi que j'aime et si tu veux tu peux
M'embrasser sur la bouche et même pire ..."

"- Tout beau, princesse arrete un peu ton tir,
J'ai pas tellement l'étoffe du satyr',
Tu a treize ans,j'en ai trente qui sonnent,
Grosse différence et je ne suis pas chaud
Pour tater d'la paille humide du cachot ...
- Mais croque-not',j'dirais rien à personne ..."

- N'insiste pas fit-il d'un ton railleur,
D'abord tu n'es pas mon genre et d'ailleurs
Mon cœur est dejà pris par une grande ..."
Alors princesse est partie en courant,
Alors princesse est partie en pleurant,
Chagrine qu'on ait boudé son offrande.

Y a pas eu détournement de mineure,
Le croque-note au matin, de bonne heure,
A l'anglaise a filé dans la charette
Des chiffonniers en grattant sa guitare.
Passant par là quelques vingt ans plus tard,
Il a le sentiment qu'il le regrette.

(rien à voir avec Polanski, hein, qui lui, finalement, asseoit de force Princesse sur sa bite (en béton) et l'encule, quel con ce GB)

Gérard Amate a dit…

et en ce qui concerne :
http://www.arhv.lhivic.org/index.php/2009/10/12/1068-savoir-a-quoi-ressemblait-samantha

L'article en question, d'un intellectuel semble-t-il, termine son commentaire par ces mots :
"Chacun peut y voir ce qu'apercevait alors le cinéaste dans son viseur. Ni une jeune femme de vingt-cinq ans, ni une adolescente hamiltonienne, mais bien une fillette sage à la gaieté enfantine."
Et je dirai même plus, à l'athlétique santé, pour autant qu'on puisse en juger par le volume de ses pectoraux, qui ne peuvent être des seins, puisqu'il s'agit d'une fillette.
Par contre, sur la gaieté enfantine, je suis moins d'accord : à part une photo où elle rigole, sur les huit autres elle fait la tronche : c'est à peu près le ratio que je constate sur les portraits de ma grand-mère (qui, il est vrai, était restée très gamine).

Gérard Amate a dit…

Oui, Brassens, dans ses chansons, ça lui arrive même de faire l'amour à un squelette.
T'as essayé?
Comment c'était?

Anonyme a dit…

Fantômatique...

Gérard Amate a dit…

... et spectral, mais elle était tellement mince qu'elle faisait moins que son age.