lundi 24 novembre 2008

L'Haras de Zemmour




Tout jeune, j'ai été accoutumé à la notion de race.
Ma mère, qui était portugaise (sa famille venait de Portimao, dans le sud) nous traitait souvent (car la famille de mon père venait d'Almeria, via Oran) de sale race de gitans.
Le racisme portugais n'interdit pas la convivialité, ni une certaine forme d'affection.
La société brésilienne en est un bon exemple.
Mais il ne fait jamais plaisir.
C'est pourquoi lorsque j'ai entendu Zemmour dire à Rokhaya Diallo : "Je suis de la race blanche, vous êtes de la race noire", ça m'a choqué.
Je savais qu'il ne lui faisait pas plaisir.
Et je comprenais bien que race noire, c'était pire que race de gitans.
Le lendemain, Sébastien Fontenelle dénonçait l'inélégant personnage.
ça ne m'a pas étonné de Sébastien.
L'antiracisme est un peu son cheval de bataille.

Et puis tout le monde s'y est mis : on trouvait Zemmour odieux.
Certains allaient jusqu'à souhaiter qu'on l'interdise d'antenne.
On argumentait le plus souvent que les races n'existaient pas.
Qu'en parler était une preuve de racisme.
Et là, quand même, j'ai voulu vérifier.
Puisque, depuis tout petit, j'ai l'habitude des races.
.
Je suis allé sur Wikipedia.
A l'entrée race, j'ai trouvé :

"En nomenclature zoologique, le terme race désigne un rang taxinomique inférieur à l'espèce (équivalent au rang de variété dans d'autres disciplines), dans le but de distinguer plus finement à l'intérieur des espèces animales domestiques, que la variation soit due à l'action de l'homme (par exemple la sélection par l'élevage) ou à la nature (évolution suite à un isolement géographique, par exemple une île).

On parle ainsi de « races bovines », canines ou caprines (voir par exemple Kiko)."


Je suis allé à race humaine :


"La notion de race humaine est une tentative d'application aux humains du concept de race, qui définit des sous-groupes dans une espèceanimale1. Certains ont longtemps cru pouvoir définir des races humaines par la couleur de la peau ou l'origine géographique supposée (races blanche, noire, jaune…). L'état actuel des connaissances en génétique et en anthropologie physique2 a permis d'invalider ce concept et établit qu'il n'y a pas de sous-groupes dans l'espèce humaine."


Tout s'expliquait!.
Il s'agissait d'une simple erreur d'hypothèse (qui avait la vie dure).
Toutefois, la ligne plus bas, on nous informait que :

"récemment la génétique moderne a montré l’existence, au sein de l’humanité, de sept « groupes d’ascendance » aux contours flous sans différences biologiques nettes et sans aucune hiérarchie."

Ah bon?
Et un peu plus bas :

"L'usage du mot anglais « race » demeure aux États-Unis d'Amérique ou au Canada (...)En France le terme consacré est celui de « type »5, suivi d'une région géographique : européen, maghrébin…"

En effet, je m'en rappelais, le philosophe de gauche opposé à Zemmour lors de ce malheureux débat avait utilisé le mot type.
Et le petit Eric lui avait sauté dessus, en remarquant que c'était la même chose.
Facile, Eric.
Encore plus bas, j'ai lu ceci :

"Néanmoins l'interdiction de discrimination dans la Constitution française précise « sans distinction d'origine, de race ou de religion »9."

C'est un problème : pour la Constitution, les races existent.
Cela donnait quelque légitimité au propos de Zemmour.
On n'en était pourtant qu'au début : race humaine, dans Wikipedia, est un article très long, il fait des kms.
La suite était décevante : les races n'existaient pas, mais on n'arrêtait pas de mettre en évidence groupes et sous-groupes qu'une science ou l'autre révélait.
Je ne saurais mieux l'illustrer que par cet exemple :

"D’une façon générale, l’appartenance à une race se définit par des interactions entre de nombreux gènes. Il n’existe pas à proprement parler d’allèle du « teckel » ou du « berger allemand », ni d’allèle « pygmée » ou « esquimau ». On ne sait donc pas associer (avec précision et de façon stable) de génotype au phénotype attendu pour une race."

(Si j'ai un conseil à donner à Wikipédia, c'est de supprimer cet argument)
J'étais définitivement cerné : de chiens, de chats, de vaches et de juments.
La race, imperceptible à la biologie, avait sa réalité.
Ailleurs sans doute que dans cette science : chez les éleveurs, les anthropologues, et au Figaro.
Mais c'était un mot qui ne voulait pas rien dire.
Un mot utilisable.
Et, somme toute, anodin.

C'est pourquoi pour sa défense, sur France Ô, Eric Zemmour, un peu gêné tout de même, a brandi le Robert.
Et ses nombreux exemples d'utilisation non-raciste du mot race.
Parmi lesquelles il rangeait sa scandaleuse répartie.
Il y avait, à ce nouveau débat, trois autres participants, tous issus d"Afrique ou du Pacifique, qui lui donnèrent, en définitive, raison.
Ils convenaient, en gros, que la race (noire, par exemple) existait, sauf qu'il valait mieux ne pas dire le mot.

Comme vous voyez, le racisme est fin cette année.
Il se faufile entre les gouttes.
Il évite les grosses gamelles hitlériennes du siècle passé.
Aussi ne sert-il à rien de les lui envoyer à la figure.
Il les pare aisément et, dans le même mouvement, en profite pour passer sa camelote.

J'ai laissé tomber Wikipédia, et sa biologie inutile.
J'ai pris Dauzat (le dictionnaire étymologique).
Puisque Zemmour nous la faisait à coups de dico.
Et là, une grosse surprise m'attendait.
Le mot race n'est pas d'origine latine, ou grecque, germanique, gauloise.
Il n'y a pas de mot latin pour désigner la race.
Cela n'existait pas.
C'est en fait une invention récente, une invention des Temps Modernes.

Dauzat : race (XVe, XVIe), de l'italien razza.
D'après Wikipedia italiano, razza vient lui-même du français haras (l'haras donne la razza).
Et Dauzat nous informe que haras dérive de l'arabe faras, qui signifie cheval.

Une invention récente, donc, ne concernant d'abord que les chevaux.
Qui sont la plus noble conquête de l'homme.
Si bien qu'on appliqua ce mot aux familles de sang bleu : la race des Bourbons, par exemple.
Et puis à des groupes plus larges, sans qu'il soit question de couleur de peau.

Enfin la science arriva.
En 1684 le médecin français François Bernier fut le premier à imaginer qu’il existait quatre races d’hommes.
De couleurs différentes, et soigneusement rangées par continent : blanc, noir, jaune, rouge.
Cette idée nouvelle satisfaisait le sens esthétique comme celui de l'ordre.
Elle fut reprise par les Lumières, Linné, Kant, puis le XIXe siècle, jusqu'au crash de la deuxième guerre mondiale.
Ce n'est pas que les prémices de ce classement avaient brillé par leur rigueur.
Mais le principe plaisait.
Il était à cette époque bien utile de penser aux hommes comme à des animaux domestiques.
(Certains avant-guardistes parmi les biologistes finirent même par démontrer que l'ensemble des ouvriers, noirs ou blancs, était de race inférieure.)
Depuis, la notion tombe un peu en désuétude.
On a parfaitement vu à quoi elle servait.

J'ignore pourquoi ma mère nous traitait de sale race de gitans.
J'imagine que dans son portugais natal cela signifiait mauvaise engeance (de gitans).
Au sens de famille (je vous hais).
Qui est le sens du mot race dans l'expression sale race.
Car il est toujours bon de mêler la famille à l'insulte : c'est plus efficace.

Quand les gens parlent de populations sub-sahariennes, ils disent les noirs, tout simplement.
Sans ajouter race : ils le disent à l'ancienne, comme avant les Lumières.
Les races, noire, blanche, sont une expression savante, et non pas une expression populaire.
Elle vient des intellectuels qui ont cru utile de créer ces concepts.

C'est pourquoi lorsque Zemmour dit "vous êtes de la race noire", ce n'est pas du tout la même chose que lorsque ma mère nous disait "sale race".
Ce n'est pas le même registre.
Et quand il prévient "c'est évident", non, ça n'a rien d'évident.
Il est peut-être évident que Rokhaya Diallo soit noire, pas qu'elle est de race noire.
Race noire appartient à un autre langage : celui du racisme scientifique.
Et le racisme est une opinion, pas une évidence.
Une opinion qui est aussi un délit.

35 commentaires:

Anonyme a dit…

Très intéressant. Rien à redire, à part sur la Wikipedia... La Wikipedia est une encyclopédie rédigée par tous pour tous. Ce qui veut dire qu'on ne donne pas de conseils à la Wikipedia, mais qu'on participe à la rendre meilleure. Pour cela, il suffit de cliquer sur le bouton modifier (en haut de l'article ou au début de chaque partie). Ou si l'on n'est pas sûr des faits, ou s'il s'agit de faire évoluer le ton d'une partie de l'article, pourquoi ne pas lance une discussion (onglet correspondant).
Je me permets de vous "faire la leçon", uniquement parce que vous sembler avoir de bonnes idées, un raisonnement précis. Peut être les lecteurs de la wikipedia bénéficierait de la prise en compte de votre point de vue.

Le Bougnoulosophe a dit…
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
Le Bougnoulosophe a dit…

Tu m'en vois désolé mais le mal est bien plus profond, c'est toute la "métaphysique occidentale" qui est à remettre en question :

"Razzo (devenu razza par changement de genre) est issu du nomin. lat. ratio « calcul, compte; système, procédé » et en lat. chrét. « idée, conception (d'une chose) » (chez St Augustin et St Thomas d'Aquin), d'où « modèle d'une chose, d'un être vivant; race »; cette hyp. est confirmée par le fait que l'ital. ragione, issu de l'acc. rationem, a eu le sens de « qualité, espèce, race » du xiiie au xviie s. (v. Tomm.-Bell.)"

Le calcul et l'idée tout un programme !

Anonyme a dit…

Disons que pour savoir si deux individus appartiennent à la même race, il suffit de savoir si leurs progénitures sont forcément stériles ou non.

Comme les enfants de parents métisses (afro, asie etc...) existent, on peut donc garantir sans faille que les êtres humains, au sens scientifique et objectif du terme, font tous partie de la même race: la race humaine.

Même Zemmour pourrait comprendre ça. C'est dire ;-)

SOS racisme devrait en toute légitimité déposer plainte.
Histoire de rendre moins stupides ces actuels ignorants, trop médiatisés.

Anonyme a dit…

néanderthal & cro-magnon / mais ce dernier a surement du mal à se considérer en winneuuur . . . . .

Gérard Amate a dit…

Bougnoulosophe, je ne crois pas beaucoup à l'étymologie que tu donnes : Pourquoi razzo viendrait-il du nominatif? C'est habituellement le cas régime (l'accusatif) qui est dérivé.
Et pourquoi race a-t-il eu comme sens famille?
Enfin ragione est trop éloigné de razza pour être utilisé comme argument

Gérard Amate a dit…

Au fait, cpolitic : ce sont les espèces qui ne sont pas fécondes entre elles.
Les races (de chiens, par exemple,) le sont.
Quand on parle de race humaine, on veut dire espèce.
A part ça, tout à fait d'accord : ce type devrait passer en justice.
Au moins pour marquer le coup.

Unknown a dit…

tres interessant c'est clair ! meme si je pense que tu devrais creuser la biologie (toujours sur wikipedia pourquoi pas :) car c'est bien la biologie !

parler de race humaine c'est forcément faire référence à des choses nauséabondes... à la limite même si l'origine du mot est inverse (et en l'occurrence comme tu l'as montré ça ne l'est pas...) ! on peut essayer de tourner ses propos dans tous les sens, la race c'est un concept d'éleveur essentiellement et ils se basent donc complètement sur des caractéristiques physiques (le phénotype). Les distinctions de phénotype sont complètement dépassées à l'ère de la génétique (même l'agriculture s'y essaye...). Et du coup même parler de noir (ou de gens de couleur) de blanc est complètement dépassé aussi et pourtant ces concepts ont la vie dure !

tomtom

Gérard Amate a dit…

Salut Tom, content d'avoir de tes nouvelles.
La bio, j'y peux rien, même au bahut, ça m'a toujours dégoûté.
Mais je sais que Pouchkine et Dumas étaient coloured : ça suffit à mon édification.
Bises

Le Bougnoulosophe a dit…

L'étymologie n'est pas une science exacte ! Elle fonctionne à l'hypothèse...


http://www.cnrtl.fr/etymologie/race

Gérard Amate a dit…

En effet : ceci dit, elle observe des règles, phonétiques particulièrement, et, souvent, il y a une trace écrite des évolutions d'un terme.
Ainsi razza ne peut que difficilement venir de rationem (cas régime): pourquoi le n serait-il tombé?
Mais je serais bien en peine de démontrer la justesse de l'étymologie que j'avance : je me suis contenté de collationner les éléments trouvés dans Dauzat et Wikipedia.

Anonyme a dit…

Les races n’existent pas.
C’est pour ça que vous voulez les métisser. .

L'homme descend du singe,
il existe des races de singes.

Vous en concluerez ce que vous en voudrez

Gérard Amate a dit…

Il existe 264 espèces de singes.
Il n'y a qu'une espèce humaine.
Ensemble, ils forment l'ordre des primates, dont l'espèce humaine fait partie.

Anonyme a dit…

on est tous de la meme espece, mais il est notable qu'il y est des races commes chez les animaux (ce que nous sommes) et je ne vois pas ce qu'il y a de choquant...les races se déterminent par certains aspects physiologiques comme la couleur de la peau, la nature des cheveux, etc...mais je ne vois rien de choquant! ce qui devrait etre choquant c'est de vouloir affirmer une supériorité des races ce qui est ridicule...

Anonyme a dit…

Waglioni a dit...
En 1778, déjà, dans un Mémoire inutilé “sur un sujet important”, le comte de Lauragais soulignait l’ambiguïté du mot race, de l’anglais au français : cette ambiguïté est dans son origine, l'expression race horse désignant aussi bien cheval de course, que cheval de sang. L'origine du mot race est donc à voir dans la compétition, la course, et l sélection de l'athlète animal pour une meilleur performance. En bref, le libéralisme est un racisme à visage animal (domestique).

Gérard Amate a dit…

Bien sûr qu'il y a des races d'animaux!
Mais le problème est le suivant : dans la race, par exemple, des chiens de berger belges, il y a plusieurs sortes de pelage, longs ou courts, et plusieurs sortes de couleurs, du blanc au noir.
On ne dit pas qu'ils sont de races différentes, on dit qu'il y a plusieurs variétés dans cette race.
Alors, pourquoi ce qui n'est pas suffisant pour déterminer une race de chiens, la couleur, le serait pour déterminer une race d'hommes?

Anonyme a dit…

. . . . mais
excusez-moi / comme il y a plusieurs
races de singes, il y a EU plusieurs races d'hommes : tu regardes arte (télédéta) et tu y découvres que néanderthal & cro-magnon (d'une même espèce) ne pouvaient se reproduire entre eux (deux races) /
cro-magnon hégémonique, la notion de race humaine a naturellement disparu : seule subsiste l'espèce (humaine ? //
alors, on peut déplorer que cette dernière conserve encore des notions d'il y a plusieurs milliers d'années et que plusieurs de ses représentants nous en pourrissent le quotidien mais, c'est comme ça / tous ne regardent pas la télé......
mais certains la font / et en plus politisent / expriment des idées de dirigisme(s) écœurantes / déjà un ministère de la race pure . . . . . . . . . . [et
pendant ce temps là] . . . .

Gérard Amate a dit…

Il y a confusion des termes : si Neanderthal et Cro-Magnon ne pouvaient se reproduire entre eux, il s'agissait de deux espèces, proches, et non de deux races.
Mais comme on n'est pas fixé sur le sujet, la distinction traditionnelle, race, subsiste.

Anonyme a dit…

Zemmour n'est pas né de la dernière pluie d'amalgames télévisés.
En dehors de l'explication scientifique, il sait la porté de ses mots.
Lorsqu'il emploie le mot "race" il s'adresse clairement au neurone unique de son aile droite (la seule ?). Il s'adresse aux lecteurs du Figaro et de BHL, aux téléspectateurs abreuvés par les intellectuels de cirque, pour confirmer la dérive fascisante de la droite française.
Finkielkraut, BHL, Zemmour, Adler ...etc... sont les nouveaux penseurs du racisme (sur fond d'antisémitisme bidon, celui qui accuse Mermet).
Les médias précèdent toujours les politiques quand il s'agit de faire avaler des couleuvres. Ces oiseaux là nous ont préparés à Hortefeux.

Anonyme a dit…

@ Grd mt


. . . . . A DAKOW / :

Homo sapiens (signifiant Homme pensant en latin) est le nom binomial désignant l'espèce humaine, il est l'appellation scientifique de ce qu'on nomme communément l'Homme, l'humain ou encore l'être humain.

Sur l'arbre du vivant, il appartient à l'ordre des primates et est le seul représentant actuel du genre Homo, les autres espèces incluses dans ce genre, une quinzaine en l'état actuel des connaissances, étant éteintes.

Traditionnellement, on caractérise les membres du genre Homo par la locomotion bipède et l'aptitude à fabriquer des outils : la bipédie libère les membres supérieurs ce qui permet d'agir sur son environnement. Les mains, munies de pouces opposables et alliées à son cerveau, très complexe et capable d'abstraction, de communication, de raison et d'introspection, permettent de fabriquer des outils très précis et élaborés.

En ce qui concerne Homo sapiens seul, c'est une espèce remarquable par sa culture technique et artistique mais aussi par l'ampleur des transformations qu'elle a occasionnées sur son milieu et dans l'aménagement de son territoire. Depuis son apparition sur la planète Terre le paysage de la planète a été complètement modifié par sa présence et par son action.

/ certes, c'est wkpd, mais ça reste plus facile à kopikol que ptt rbrt /

donc nous ne pouvons nous accoupler entre espèces (la confusion est consommée) / mais nous pouvons, "espèce remarque" que nous sommes, nous construire un mode de représentation commun où notre espèce, analysant les autres du règne animal, déduit et détermine, au-travers d'une jouissance taxinomique de clarification de son monde, des concepts qu'elle s'auto-applique (telle la notion de race [comme tu dis : …comme on n'est pas fixé sur le sujet, la distinction traditionnelle, race, subsiste.)
AFIN
(peut-être) de s'expliquer la peur de l'autre, matinée de constructions culturelles (pour le chinois au Pérou, c'est pas facile tous les jours) / ce que les pisseux de l'influence, pour conserver leur médiocratie de confiance, n'hésitent pas à exacerber /
[ Dogbreath, bonne fin de journée.. . . . . . . . . . .

Anonyme a dit…

Très intéressant, mais j'aimerais que vous nous disiez l'expression de votre mère en portugais; j'imagine qu'elle le disait en portugais, parce quand on est furieux on utilise la langue maternnelle pour dire des gros mots!

kati

Gérard Amate a dit…

Ma mère ne nous parlait qu'en français.
J'imagine que l'expression portugaise est raça maldita (toutes réserves faites sur l'orthographe portugaise, que je ne connais pas).

Anonyme a dit…

J'ai appris un tas de choses en lisant ce billet et ses commentaires, très interressant. Que dire de plus, sinon que ceux qui nous parlent de race d'homme sont persuadés de faire partie de la " race supérieure " alors qu'en fait, ils ont un raisonnement qui ne démontre pas cette soi-disante supériorité. !
Entre un Zemmour et un Mr Levi-strauss, il n'y a pas photo !!

Anonyme a dit…

Le concept d'espèce lui-même est flou. L'interfécondité ne suffit pas : de nombreuses espèces différentes sont interfécondes ou peuvent s'hybrider. Il faut y ajouter d'autres critères (fécondité et ressemblance de la descendance, similarité du génome...), qui pris individuellement ne suffisent pas à définir l'espèce.
Or l'espèce est le fondement de la classification biologique, c'est son niveau le plus solide... dès lors, quelle signification peut avoir le concept de race?
La définition de Wikipedia est très convaincante d'un point de vue scientifique : si l'on a pu définir des races (toujours d'animaux domestiques vous remarquerez), sur la base de critères empiriques de ressemblance entre individus (phénotype), l'analyse de l'ADN (génotype) ne permet absolument pas de distinguer les races animales entre elles.
L'argument étymologique est très pertinent également : le concept de race a été créé pour les animaux domestiques, sélectionnés artificiellement par l'homme.
Les races n'existent pas chez les animaux sauvages, et l'homme est un animal sauvage, on s'en rend compte tous les jours...

Anonyme a dit…

Excusez-moi Gérard mais "raça maldita" n'a rien à voir avec ce que vous avez écrit et je vous cite:
"Ma mère, qui était portugaise (....) nous traitait souvent (....) de sale race de gitans".

Et permettez-moi de douter de vos propos selon lesquelles votre mère ne vous parlez qu'en français pour vous traites "souvent de sale race de gitans".

Souvent?! Il y a des mots qui ont un rapport fort avec l'émotion qu'on ne langue maternelle, même si on maÎtrise la langue du pays d'accueil.

En portugais il y le mot "cigano" qui vous avez écrit dans votre article, mais qui ne se trouve dans votre réponse " raça maldita" à ma question. Quelle "raça"? "Gitan" qui en portugais se dit cigano" en sachant que les portugais utilisent ce vocable avec mépris et dédain!

Demandez à votre mère la traduction portugaise exacte de l'expression en français.
kati

potatoz a dit…

Race viendrait d'un mot germanique qui signifie "Ligne".
Le littré :
http://francois.gannaz.free.fr/Littre/xmlittre.php?requete=race&submit=Rechercher

En fait, le mot race veut dire plusieurs choses, et c'est bien le problème, c'est que ce Zemmour est de mauvaise foi. Il refuse de le prendre dans l'acception commune.
Il est donc inutile de débattre avec lui puisqu'il ne parle pas de la même chose.
Et puis EZ admire De Gaulle...
Consensuel n'est-ce pas ?
celui-ci fait l'unanimité mais bon ...
lire plutôt ceci :
http://www.majoritesilencieuse.net/index.php?option=com_myblog&show=Pie-XII-vu-par-de-Gaulle.html&Itemid=60

Zemmour a l'histoire sélective.
Mais bon on s'en fout un peu qand même, non ?

Anonyme a dit…

Emmanuel : c'est bien possible; je n'ai pas le Littré, et ton lien ne fonctionne pas sur ma bécane.
J'ai cité mes sources. Sur wikipedia italien, ils ont l'air de dire que razza - haras est une étymologie de date récente.
Kati, ma mère ne nous parlait qu'en français, elle avait quitté le Portugal enfant (mais avait vêcu, dans sa famille, en lusophone).
Je ne me rappelle pas avoir écrit le mot cigano dans mon post.
Quand à mon hypothèse de traduction en portugais de son expression, faite à votre demande, elle n'est pas littérale. Littéralement, il faudrait dire raça suja, mais je n'ai jamais entendu cette expression, tandis que raça maldita oui.

Anonyme a dit…

"de sale race de gitans". C'est votre citation Gérard. Donc soyez plus honnête et ne dites pas que vous n'avez jamais écrit le mot "cigano".

Vous avez bien sûr écrit le mot "gitans", en français, que j'ai traduit en portugais qui est "cigano" pour décrire une situation portugaise. Gitan égal cigano!

Soyez, je répète, plus honnête, parce que je ne veux pas de polémique avec vous, mais tout simplement éclaircir une situation; nous sommes en train de décrypter un discours, de faire une analyse, pour qu'on puisse avancer. Rien de plus!

Si vous dites que votre mère est venue encore enfant en France, je vous crois, mais si elle disait cette phrase de "sale race de gitans", c'est parce qu'elle était en train de traduire une expression qu'elle a entendu en portugais de ses parents ou de gens de la famillie portugaise.

Vous voyez, Gérard, je décrypte, j'analyse, parce que je suis quelqu'un qui sait réfléchir.

Encore une fois demandez à votre mère ou à des portugais parce que la phrase de votre mère n'a pas été pensée en français, mais traduite d'une langue, d'une pensée portugaise.
kati

Gérard Amate a dit…

Kati, je vous trouve pénible :)
J'ai téléphoné à ma mère.
L'expression exacte est :
maldita raça (de gitanos).
Eh oui, gitano et non cigano, comme les dictionnaires l'indiquent.
Ceci dit, ma mère est de l'Algarve, frontalière avec l'Andalousie : il se peut que le terme vienne directement de l'andalou.
Ciganos (tzigane) me parait un peu trop savant, d'ailleurs : les Portugais ont des gitans (ibériques) et non des tsiganes (hongrois).

Anonyme a dit…

Vous me trouvez "pénible", mais vous l'avez fait, vous voyez?!

En plus votre mère parle même le portugais, disons, algarviano.

Vous n'arriverez jamais à s'en sortir avec moi si vous cherchez toujours à avoir raison là où vous n'avez pas.

Par exemple maintenant vous me dites que ce n'est pas cigano, mais "gitano".

Mon, cher, gitano, est castellan, d'ailleurs vous même dites que votre mère est d'Algarve, à côté d'Andalousie.

Mon cher, en français on dit: mot qui en anglais est word, en allemand wört et en portugais palavra. Mais tout ça est la même chose dans chacune de ces langues. En portugais on dit Lisboa qui en français est Lisbonne; Mais c'est la même chose; Donc, ne cherchez pas des excuses. Ou sinon, pour vous il n'y a pas de traduction?

Bien sûr que si, et gitan, gitano, ou cigano, sont tous la même et unique chose, chacune dans sa propre langue! Merci! kati

Ps vous avez fait une excellente analyse du dérapage de l'autre, mais là vous vous embrouillez de trop!

Anonyme a dit…

Et ça nous mène où de savoir exactement ce que disait la maman de gg?
Cela a-t-il une telle importance que cela va faire cesser les délires d'EZ, qui cherche à détrôner les "Fink" dans l'abjection et l'omniprésence médiatique avec ses théories puantes à deux balles?

Cela va-t-il soudain faire cesser les propos islamophobes, gitanophobes et autres phobes et nous faire revenir à la raison et à la Lumière dans ce pays où les ténèbres et la haine triomphent?

Intéressantes, en revanche, les explications sur "race" et "espèce". Je ne m'y risquerai pas, étant profane en la matière.

Il n'en reste pas moins, qu'en France, le terme de "race" pour désigner des êtres humains avait depuis longtemps disparu du vocabulaire, sauf en termes péjoratifs ou insultants (ou par dérision).
Il est vrai aussi que les termes qui se terminent par "ace/asse", peu heureux euphoniquement, ont souvent une connotation péjorative, ce qui a dû accélérer l'abandon du mot "race".

D'ailleurs, on utilise toujours couramment les termes de "racial/ciaux ou raciste" pour parler de "problèmes" ou de propos, etc. sans que cela froisse les susceptibilités.

Le terme de "race" en anglais n'ayant pas pris cette connotation péjorative, il persiste dans le langage courant pour désigner les différentes catégories ethniques.

Mais, nous, en français, avons banni ce terme et il est parfois difficile, justement, de trouver un terme de substitution adéquat, qui ne soit ni une hérésie génétique ni une approximation, voire un autre terme à connotation raciste.

Quoi qu'il en soit, cette médiatisation outrancière de gens comme Z et Fink à qui tous les micros sont tendus, le fait que, dans l'émission, le seul intervenant capable de démontrer que Z disait des énormités ait été largement censuré, en disent long sur la malhonnêteté et l'état de décrépitude intellectuelle qui règnent aujourd'hui dans ce pays.
Et c'est ça qui est grave.Très.

Mes amitiés à Madame votre Mère, monsieur Amate.
Qu'elle ait dit "cigano" ou "gitano", de toute façon, c'est pas bien dans le contexte où elle l'employait ... ;-D

Gérard Amate a dit…

Je savais bien que tu étais en colère, emcee.
En fait, je n'ai rien contre les mots.
C'est les idées qui m'inquiètent.
J'ai essayé de voir par où passaient celles d'EZ, et il m'a semblé qu'elles ne passaient par par l'emploi du mot race, mais par celui de l'expression race noire (ou blanche).
Aussi a-t-il facilement géré le reproche d'avoir utilisé le mot (presque anodin) de race.
Je n'ai pas voulu le laisser s'en sortir à si bon compte, d'où ma remise en perspective historique du mot d'une part, et de l'expression race noire (blanche)d'autre part.
Ma maman dans tout ça?
Une vieille rancune que j'assouvissais.
En expliquant la différence qu'il y a entre la connerie et le crime (différence bien mince, je te l'accorde, mais pertinente).

Anonyme a dit…

Bravo (je parle de l'article et du dernier commentaire) !
Un qui aurait été bien inspiré de vous lire c'est B. Langlois
http://www.politis.fr/L-affaire-Zemmour,5097.html

Anonyme a dit…

Merci pour cette enquête.
Il y a des générations qui croient dur comme fer à ces "races", parce qu'on leur a appris ça à l'école, il y aurait la race blanche, la race noire, la race jaune et la race rouge (!)... mais on le voit avec les chevaux ou les boeufs : oui ça existe, les races, si l'on veut que ça existe, c'est un mot performatif.
L'intelligence et la bonne entente entre êtres humains n'étant pas ce qui se diffuse et se partage le mieux ces derniers temps, il convient de se méfier de ce mot et de ses effets.

Adoption de chiens a dit…

Merci pour cet article, très intéressant!


Mel