vendredi 22 février 2008

Désolé, j'ai rien foutu.


Cette semaine, c'est la honte : je n'ai pas écris de post. Pas le temps : je suis parti 5 jours au bled, dans le Gard, dont 3 chez ma mère, à Alès.
En fait, avant de partir, j'avais repéré un bon sujet, les retraites.
Puisqu'aussi bien, ça y est, on est averti, ils comptent nous mettre dans le fondement une année de cotise supplémentaire dès qu'on aura le dos tourné.
Gouvernement, patronat et syndicats ouvrent en mars les négociations.

Jusque là tout va bien.

Qui se conclueront en juin.

ça commence à craindre.

Pour une loi votée "pendant les vacances".

Je vous avais prévenu.

Donc, je comptais faire un petit post pépère à ce sujet, quand, tout à coup, chez ma mère, j'ai halluciné.

J'ai pas la télé.

Elle, si.

Et en plus, elle est sourde.
Elle la met à fond.

J'avais pas regardé les infos depuis, je crois, l'époque de Jospin.

Et là, 3 jours de suite, midi et soir, on s'est fait la 3 et, dans la foulée, la 2.
Le premier jour, ça allait encore, je sentais vaguement un malaise, je voyais bien comme ils traitaient l'information, à sans arrêt servir la soupe, mais j'étais prévenu, et même habitué puisque c'est la même chose à la radio.
C'est le deuxième jour que j'ai eu comme un flash.

L'impression d'habiter une république bananière.

Une dictature du tiers-monde.
La Roumanie de Ceaucescu.

L'Espagne de Franco.
Le San Teodoro du général Alcazar.

Pendant les trois jours chez ma mère, ils ont passé en boucle l'affaire du footballeur de Valencienne traité de sale negro.
En racontant à chaque passage que c'était par un soi-disant supporter, par un mec qui n'était pas digne d'entrer dans un stade, etc...
Or, je ne sais pas si vous avez déjà assisté à un match de foot, mais s'il y a bien un truc que font les tribunes de supporters, c'est d'insulter l'équipe adverse sans jamais prendre aucun repos, de la traiter de tout depuis l'instant où elle apparait sur le terrain pour s'échauffer jusqu'au moment où elle rentre aux vestiaires pour retourner chez elle.

Et s'il y a bien un truc qui ne se fait que chez les supporters, c'est bien de traiter les joueurs de sale negro, de pédé,
d'enculé, etc, je ne voudrais pas vous lasser...
Et là, je me suis dit trop c'est trop.
C'est à ça qu'on reconnait les dictatures.

Elles ne mentent pas seulement en parlant politique, elles mentent tout le temps, à tous les sujets, parce que c'est chaque détail de la vie qui menace les totalitarismes.

Sur le coup de l'émotion, j'ai décidé de laisser tomber les retraites, et de parler de la télé.

Là dessus sont venus se greffer les "11 000 enfants juifs français victimes de la shoah."
Qui eux aussi tournaient en boucle avec le footballeur, et c'était le même sujet, une démonstration d'anti-racisme donnée par les sarkhommes à tout le Sarkoland.
Et de nouveau, c'était immonde.

Qu'est ce que c'était que ces juifs français? Pourquoi les français? Pourquoi comme Pétain, Laval, plaindre les juifs français (et livrer les autres, alors?)?
Et pourquoi ce mot religieux de shoah alors qu'il existe un mot laïc pour désigner ces faits, génocide?
Je me suis donc dit, je vais faire le footballeur, et je conclurai avec les 11 000 enfants.

Là dessus, au moment de partir, qu'est-ce que j'apprends?
La refonte des programmes scolaires en primaire.
Recentrage sur la lecture, le calcul, l'instruction civique et le sport.

Je me dis, c'est en ligne avec mon post : plus question d'Histoire, on fait à la place des leçons de morale.

Plus question de pensée rationnelle, on pratique le culte des morts.

Et montée en ligne du Sport comme méthode éducative : on veut faire de nos enfants un peuple de supporters.

Oui mais voilà, je ne pouvais tout de même pas laisser passer ce nouveau virage éducatif sans souligner qu'à chaque fois qu'il y en a eu un, cela s'est traduit par une dégradation de l'enseignement, un abaissement du niveau de performances scolaires des élèves, et un recul quantitatif des apprentissages.
Ce qui s'explique facilement, car.

Et je ne continuerai pas.

Mon projet de post, victime de la malbouffe télévisuelle, avait tellement grossi qu'il ne passait plus les portes du blog.
Il ne me restait plus qu'à l'abattre d'une balle dans la nuque.
Ce que je viens de faire.

En remplacement, je me suis dit que j'allais ressortir un vieux palindrome, enfoui dans ce blog, et que voici :


Nous, c'est la racaille, on reste enfermés dehors
En ville ils ont la thune, ils se pointent en Benz
Nous quand on va pointer, c'est à l'ANPE,
Ils baisent des gonzesses sapées marque et bon genre
Qui nous giflent à peine on tente une demande

Les bourgeois font chauffer leurs cartes aux tireuses
Pas nous : on a des fois pas de quoi pour le bus
Les banquiers sont leurs potes et aussi les bistrots

Les keufs sont du côté de ces mecs pleins de maille

Ils se plaignent qu'on est des abrutis hostiles
Mais ils nous parlent mal et nous font des contrôles

Au bahut on a droit aux leçons de morale

Les profs disent qu'il faut qu'on respecte les gens

C'est ça la république, on y est tous égaux

C'est ça la république, on y est tous égaux

Les profs disent qu'il faut qu'on respecte les gens

Au bahut on a droit aux leçons de morale

Mais ils nous parlent mal et nous font des contrôles

Ils se plaignent qu'on est des abrutis hostiles
Les keufs sont du côté de ces mecs pleins de maille

Les banquiers sont leurs potes et aussi les bistrots

Pas nous : on a des fois pas de quoi pour le bus
Les bourgeois font chauffer leurs cartes aux tireuses

Qui nous giflent à peine on tente une demande

Ils baisent des gonzesses sapées marque et bon genre
Nous quand on va pointer, c'est à l'ANPE,
En ville ils ont la thune, ils se pointent en Benz

Nous, c'est la racaille, on reste enfermés dehors

10 commentaires:

Anonyme a dit…

Ah, ça! Quelle idée de quitter quelques jours son blog.
On ne sait plus ensuite où donner de l'info, évidemment. Ca tombe tous les jours. Et du lourd.
Moi non plus, je ne regarde pratiquement plus la télé, sauf de temps en temps, distraitement, les infos sur LCI ou en zappant.
Aujourd'hui, ils parlaient des otages des FARC et tu sais quoi?
Ils ont dit que la situation s'était débloquée GRACE à Chavez et ont parlé de l'NFLEXIBLE" (pas sûre de ce terme, mais c'était péjoratif, c'est sûr).
Mais si, mais si.
Comme ils repassent l'info un peu plus tard, je ne me suis pas leurrée: c'est bien ce qu'ils ont dit. Chavez, bien, Uribe, mal.
Un peu de vérité dans ce monde de brutes? C'est pas gagné, mais c'est mieux que rien dans cet univers de dallasimpitoyable.
Tiens, il y a Ockrent qui va prendre la direction de je ne sais quel groupe télévisuel chapeauté par son concubin.
Elle pleurniche qu'elle ne comprend pas pourquoi ça couine.
C'est vrai, ça,avec tous les fils de, femme de, fille de ... qui envahissent la vie politique et culturelle, on se demande pourquoi pas elle, non? Et puis, tout le monde sait que c'est une journaliste intègre prête à toutes les impartialités.
Bon, je reviendrai sur les autres thèmes abordés dans ton billet (plus le temps, tout de suite).
Y a de quoi dire...
Dis-moi, tu ne vas pas souvent la voir, ta pauvre maman, si tu n'avais plus vu la télé depuis ... Jospin! ;-D

Gérard Amate a dit…

Mais pas du tout!
Je vais scrupuleusement chaque mois voir ma mère.
Il s'agit d'une mère portugaise, ce qui vaut largement une mère juive, mais à l'inverse.
Pour la mère portugaise, son fils n'est jamais le plus beau.
Il est au contraire la source de tous ses malheurs et de toutes ses déceptions, la croix que cette Maria parmi cinq millions d'autres porte en expiation du péché d'être au monde.
Je n'y reste donc habituellement que 24 heures.
Mon frère rapplique pour l'apéro et, un verre appelant l'autre, le moment des infos est vite passé.
Cette semaine, où je suis resté 3 jours, est donc particulièrement exceptionnelle.
En fait, j'ai une télé, et une belle, un écran plat, mais sans l'antenne. Je l'ai accouplée à un lecteur DVD et, tel que tu me vois, ce soir je me fais Visconti.

Anonyme a dit…

Je corrige: après "inflexible", il aurait dû y avoir "Uribe". j'ai zappé. Sinon, ça ne voulait rien dire ...
Ah, bon? les mères portugaises seraient donc plus réalistes que les autres méditerranéennes (parce que "juive", c'est un peu restrictif: il y a toutes les autres aussi, j'en sais qqchose, j'en côtoie pas mal) et ne s'en laisseraient pas conter si facilement? Bon point pour elles.
Je comprends mieux maintenant, pour la télé. Et puis, après qqs apéros, de toute façon, les sujets abordés sont brusquement plus confus.
Cela dit, pour revenir à un des sujets abordés, l'enseignement dans le primaire, ce sera le service minimum. Lire, écrire et compter sommairement. Et le sport. Rien d'autre.
La culture, ces gens-là, en ont horreur (il n'y a qu'à voir comme le Guide se complaît à étaler son ignorance crasse sur tous les sujets). Le peuple doit rester ignorant. Et se cantonner à l'émotionnel.
En ce moment, le monde du cinéma râle aussi. Ca promet une belle cérémonie des Césars, avec la ministre de la culture en punching ball. Mouhaha.
Encore un ministre contesté.
Il paraît que Lang serait pressenti. Mouhaha encore.
Bon, je vais bosser un peu. J'ai des recherches à faire.
@ bientôt
Bises

Gérard Amate a dit…

Ma chère emcee, ne t'inquiète pas trop pour le primaire. Le sport, il faut des terrains disponibles à des horaires convenant. La Marseillaise et l'instruction civique on été réintroduits il y a une vingtaine d'années par JP Chevènement, avec le succès que l'on constate, et le reste est à l'avenant, calcul mental, lecture, écriture, etc.
En fait, la seule nouveauté, toute relative, elle a déjà quelques années, réside dans l'abandon de la grammaire structurale.
Laquelle m'a toujours fait rire, je ne résiste pas à la tentation de te faire partager ce plaisir.
En grammaire structurale, on reconnait le groupe complément (dit groupe vert chez les pèques)à ce qu'il est mobile, contrairement aux autres.
Ainsi : la nuit, mon chien dort = mon chien dort, la nuit = mon chien, la nuit, dort.
Donc : le complément est "la nuit".
Sauf que pour savoir que c'est la nuit qui a bougé, et pas les autres, il faut savoir d'avance que la nuit est le complément.
En conséquence, ce type d'exercices habituels ne peut avoir qu'un résultat, lorsqu'il en a un, c'est que l'enfant désapprenne ce qu'il savait avant d'entrer en classe.
Et constate que les choses les plus simples sont en fait horriblement compliquées, hors de portée de sa faible intelligence.
Le même phénomène se produit avec le verbe, qu'on reconnait au fait qu'il s'agit d'un mot qui change avec le sujet.
Et en effet : chante, chantes, chante, chante, chante, chantons, chantez, chantent, chantent.
En tout, trois prononciations différentes pour neuf sujets différents.
Et quand tu as désappris à reconnaitre le verbe et le complément, je t'assure que tu es sérieusement dans la merde, y compris en orthographe et en expression écrite.
Les instits, qui ne sont pas des brutes, ont tout de suite vu que cette méthode ne marchait pas. Mais comme ce ne sont pas des linguistes non plus, ils ont accepté ce que les inspecteurs et conseillers divers, qui ne sont pas non plus des linguistes, leur en ont dit : à savoir que, s'ils n'y arrivaient pas, c'était par bêtise ou mauvaise volonté.
Ils ont donc, pendant 30 ans, appliqué la grammaire structurale sans la comprendre ni l'aimer, par obéissance et en culpabilisant d'être des imbéciles.
Ce faisant, ils ont enseigné aux enfants l'ignorance, le dégout, la soumission et la culpabilité, mais certainement pas la grammaire et la conjugaison.
L'Inspection Générale est bien gentille, mais pour des raisons X (qui, je l'espère pour eux, sont de même nature que les films du même nom), elle ne reconnait jamais ses erreurs.
Son fonctionnement réel est secret.
Certains enseignants l'appellent la Secte.
De ce fait, chaque fois qu'elle émet un avis nouveau, elle produit de l'ignorance.
Laquelle redescend jusqu'aux élèves en suivant la voix hiérarchique, et en passant par les éditeurs de manuels scolaires.
Cet abandon des méthodes structurales ne produira pas plus d'effets positifs que l'abandon des maths modernes.
Enfin, il n'y a pas de retour possible aux méthodes anciennes d'enseignement.
Ces méthodes supposent beaucoup d'autorité.
Un instituteur d'il y a cent ans avait de l'autorité : son traitement était le même que celui des capitaines d'infanterie.
Aujourd'hui, un professeur des écoles démarre sa carrière avec 100 euros de moins qu'un jeune agent de police.
C'est là toute la mesure de son autorité disponible.

Anonyme a dit…

Ah, oui, les méthodes d'enseignement de la grammaire, de quelque langue que ce soit, subissent des chocs sismiques régulièrement.
Je ne pense pas qu'il faille imputer cela aux inspecteurs eux-mêmes (qui suivent docilement), mais aux pédagos en vogue qui gravitent autour du pouvoir et qui font la pluie et le beau temps dans le ministère. Chaque ministre de l'Educ voulant avoir son nom au fronton d'une réforme.
Ce qui est inquiétant, à l'heure actuelle, tout de même, c'est la volonté de réduire les enseignements à leur plus simple expression. Et ce n'est pas une lubie, cela relève de l'idéologie libérale (entraînée joyeusement par Blair, avec les bonheurs que l'on sait). Ecoles publiques avec le tout venant, les pauvres, quoi, et service minimum, écoles privées sponsorisées par des trusts ou écoles confessionnelles.
C'est ce qui s'est passé en GB. Et c'est l'horreur.
Quant au sport, évidemment, il n'y aura pas de déplacement de foules vers les stades: ce sera probablement l'instit qui fera office de, dans la cour de récré.
comme pour les langues vivantes étrangères, où les spécialistes ont été remplacés par les instits.

Gérard Amate a dit…

Oui mais...
Oui ils veulent faire une école à deux vitesse, la laïque pour les pauvres et, en gros, la catholique pour les gens bien.
Mais il n'y a pas en France d'école privée.
Elles sont à peu près toutes financées par l'Etat et, c'est une obligation légale, les collectivités locales.
Et elles ont le même programme que les écoles publiques.
Donc
Donc quand le ministère pond des programmes à la con, il les pond pour tout le monde, riches et pauvres.
Et si ces programmes sont nases, c'est plus par incompétence que par cynisme.
On peut juste remarquer, et ça te donne raison, mais c'est marginal, que la nouvelle orientation des programmes convient mieux aux écoles catholiques que publiques. Franchement, ce n'est pas un avantage prodigieux.

Anonyme a dit…

Gérard, je suis peut-être pessimiste de nature, mais je ne suis pas d'accord avec toi sur ce coup-là.
Les statuts, ça se change, et plus vite que ça. Il n'y a qu'à voir toutes les institutions qui ont été vidées de leur substance en peu de temps. Et notre saigneur s'attaque même au conseil constitutionnel à l'heure actuelle.

Certes, pour l'instant, les écoles privées sous contrat avaient obligation de faire la même chose et les programmes étaient nationaux. Rien n'est moins sûr que cela le restera. D'ailleurs, en imposant un service minimum au public, ils laissent la porte ouverte à toutes les initiatives privées pour le reste.

D'ores et déjà, le public a été élagué des toutes les disciplines dites non rentables, comme arts plastiques, musique, langues vivantes à moindre effectif, etc.) mais rien n'empêche le privé à ouvrir les options "de prestige", en les aidant (sous un prétexte tordu, ils ne sont pas à ça près) ou en leur permettant d'aller chercher des sponsors privés - ce qui drainerait un afflux de "bons" élèves vers le privé. Tu sais, ceux qui attendent à la porte du garage pour s'introduire en masse auprès de ces futurs clients à fidéliser que sont les enfants? Ceux qui lancent depuis un certain temps des accusations sur l'"idéologie" des manuels scolaires (en partic. d'éco et d'histoire).
Et, en plus, ça tombe pile poil avec les directives européennes qui veulent qu'on livre au secteur marchand tout ce qui est rentable, en conservant un minimum dans le public. Et que les écoles s'ouvrent aux entreprises, afin qu'elles puissent mieux canaliser les enfants selon leurs besoins de main d'oeuvre.
Blair a livré les écoles à des groupes confessionnels et à des grands groupes privés (ex:Minisoft).
Résultats:
Déficits publics, bénéfices privés, comme d'hab.
Sélection des élèves à l'entrée (avec leur système de tests à l'issue de certaines classes), exclusion des cas difficiles, réduction des aides pour la cantine et autres soutiens aux familles pauvres, déscolarisation précoce etc.
Et création de ghettos.
Etc.
Pendant ce tps, le gouv. britannique met la main à la poche pour replâtrer les jambes de bois.
La LOLF prévoit une enveloppe globale pour la gestion des établissements scolaires, les projets pédagogiques entrent donc en concurrence et, au final, les sous seront donnés aux projets les plus rentables (décision prise par une commisssion composée essentiellement de gens incompétents pour décider de la pédagogie d'un projet, mais qui demanderont un retour aux "largesses" qu'ils auront accordées). Quant aux autres projets, ce sera aux profs de se débrouiller de trouver des financements privés s'ils tiennent à poursuivre leur idée.
Il est clair que, soit par conviction personnelle, soit parce que cela demande un énorme investissement, les profs abandonneront vite toute velléité de se lancer dans une telle entreprise.
D'autant que les sponsors, eux aussi, feront barrage à ce qui pourrait leur paraître comme de la culture et de l'éducation des masses, sans que cela leur rapporte une once de notoriété ni un wagon d'espérances en sonnantes et trébuchantes.
Et voilà. Cela ne se voit pas, mais la descente aux enfers a déjà commencé. Cela se verra au fur et à mesure.
Mais pour l'instant, les principaux acteurs n'y voient que du feu et réclament encore un "service public de qualité", relayant les slogans des caciques syndicaux, qui eux, savent très bien où cela va mener l'Ecole républicaine, puisqu'ils y auront contribué.
Désolée, j'ai encore été un peu trop prolixe. Je ne sais pas faire court. C'est légendaire dans mon entourage. ;-D

Gérard Amate a dit…

Tout à fait! J'avais approuvé : il veulent faire une école à deux vitesses; et en effet, par le fric : les programmes, en primaire, sont si vastes que les écoles à pognon feront la différence. Je te disais simplement que les erreurs de programme (genre la grammaire structurale ou, à l'inverse, la grammaire normative) étaient les mêmes pour tous. Pour le reste, c'est cousu de fil blanc : en rajoutant la possibilité de ne faire dans le programme que la lecture et le calcul, on permet l'éducation pauvre pour les pauvres; et en ne supprimant pas (contrairement à ce que tu dis) les arts, l'histoire, etc, une éducation riche pour les riches.

Gérard Amate a dit…

En fait, c'est le corolaire du budget voté : comme il n'y a pas les moyens en personnels indispensables dans les écoles de pauvres, il y a abaissement du niveau d'exigences quand aux résultats. Je ne crois pas que ce soit une volonté de maintenir les pauvres dans leur ignorance crasse. Cette idée qu'il vaut mieux, pour la macro-économie, des pauvres ignorants plutôt que cultivés a été abandonnée dans les années soixante.
C'est plutôt le résultat d'un choix libéraliste entre deux maux : plutôt des pauvres ignorants qu'un Etat gourmand!

Anonyme a dit…

Pas tout à fait d'accord avec toi.
Les réductions d'horaires dans le primaire vont, de fait, cantonner les autres disciplines à des détails anecdotiques.
J'ai lu qu'il y aurait des tests de fin d'année dans le primaire (en CM1 et CM2, je crois). Tiens, comme en GB, où les profs passent leur temps à faire du "bachotage" pour que leurs élèves réussissent les tests (les profs étant tributaires des résultats de leurs élèves)!
Quant aux arts, cela m'étonnerait que les instits, à qui on demande des connaissances multiples, soient tous capables d'enseigner ces disciplines également. Alors, ce sera dessin ou grammaire.
Tu dis que l'idée de maintenir les pauvres dans l'ignorance a été abandonnée dans les années soixante. Sauf ton respect, ce gouvernement, entraîné par l'inculte à sa tête, veut bel et bien nous faire retourner aux années 60 ... mille-huit-cent-soixante. Voire avant, du temps des serfs.
L'idée des ultra-libéraux, n'est-elle pas de perpétuer une élite héréditaire (il n'y a qu'à voir l'empressement à supprimer les droits de succession et à remplir les poches d'une minorité) et de maintenir les autres dans une connaissance minimale afin de les rendre dociles et "employables", d'où l'idée de focaliser sur le français de base, le calcul, les rudiments d'une langue vivante étrangère - question de délocaliser, au besoin - (et peut-être aussi d'informatique). Avec, parallèlement, un peu d'exercice physique pour se défouler sans avoir à réfléchir.
Si les autres disciplines sont maintenues sur le papier, il va vite être clair qu'elles ne sont que des alibis.
Quand les parents s'en rendront compte, il sera trop tard.
Parce que leur forfaiture, ils te l'enrobent bien.
Mais je suis peut-être pessimiste.
Je l'espère.