Rachida dati, c'est un peu Mozart : le talent à l'état pur, le génie dès l'enfance.
Elle n'a pas besoin d'apprendre.
Elle sait.
Avant que de se révéler l'Amadeus de la Justice, elle fut remarquée en Arthur Rimbaud de la Finance.
Un DEUG d'économie en poche (de quoi tout juste s'inscrire à l'ANPE, pour le commun des mortels), elle intègre aussi sec la direction financière d'ELF-Aquitaine, dirigée alors (signe précurseur de son futur destin?) par Albin Chalandon, ex-Garde des Sceaux.
A 25 ans (à l'age où l'on peut enfin toucher le RMI), elle est chargée d'audits chez Lagardère, sans formation d'expert : elle a la science infuse, toutes les portes s'ouvrent quand apparaît cet être d'exception (et en effet, elle a eu son bac B avec mention Abien. Rachida est bosseuse).
Quand lassée d'aider l'Economie, elle opta pour le Droit, ce fut la même fulgurance : elle obtint une maîtrise sans avoir étudié l'aride discipline (l'équivalence à la licence lui fut donnée pour son parcours professionnel, dont on voit comme il fut difficultueux).
Et enfin, sitôt vêtue de cette peau d'âne, elle intégrait sans concours l'Ecole Nationale de la Magistrature, le jury ayant, d'un premier coup d'oeil à ses lettres de recommandation, reconnu toute l'ampleur de ses mérites.
Rachida est une artiste, un poète, elle n'est pas de ce monde, qu'elle touche à peine des ailes de son génie.
Elle voit les choses cachées que nul mortel ne peut apercevoir.
Ainsi son Master de droit des affaires (MBA) à HEC (anciennement ISA).
Que lui avait payé Jean-Luc Lagardère (le mécène bien connu).
Et qu'elle avait mentionné pour son admission sans concours à l'ENM (la maîtrise sans licence, ça faisait un peu cheap, pour une intégration sur titres).
Voilà soudain qu'on en dénie l'existence, qu'on ne sait pas en voir la réalité, car les apparences aveuglent les philistins.
Rachida Dati a menti sur ses diplômes, assure l’hebdomadaire l’Express. Elle aurait intégré l’Ecole normale de la magistrature en s’inventant un MBA européen du groupe HEC-ISA. Diplôme qu’elle n’aurait jamais obtenu, assure le journal.
Dans un premier temps, Rachida s'est armée de patience et a tenté d'expliquer que le diplôme en lui-même n'avait aucune importance.
Selon l'école, il lui manquait deux «électifs», des matières à option indispensables pour obtenir le titre. La ministre reconnaît aujourd'hui que son diplôme n'a pas été validé, mais affirme avoir obtenu tous ses modules.
Rien n'y fit.
Ce ramassis d'incultes, qui savent à peine ce qu'est un module, et pas du tout un électif, méprisaient encore plus les charmes du « mentir-vrai » chéri par Aragon.
Ils s'arc-boutaient, pieds dans la boue, à leur matière : Rachida s'était prévalu d'un diplôme qu'elle n'avait pas.
Tous ceux qui l'aimaient, qui aimaient en elle l'enchanteresse poétesse des peines minima pour les récidivistes, lui firent un rempart de leur corps.
Mais selon le porte parole de la chancellerie, le garde des sceaux n'aurait jamais prétendu être titulaire de ce diplôme, le cabinet du ministre évoque une erreur administrative, et Jean-Pierre Bonthoux, ancien secrétaire général du parquet général de Versailles :
Le rapport rédigé à propos du candidat "n'est pas à l'abri d'imprécisions ou d'effets réducteurs" mais "le candidat ne saurait en aucun cas être tenu pour responsable des inexactitudes dans la retranscription des informations qui y figurent", a souligné M. Bonthou
Il n'y avait plus qu'à trouver le smicard responsable à l'époque d'une aussi lourde légèreté, pour le châtier d'importance.
Las! Rien ne désarme l'épicier lorsqu'il est à la curée du serviteur des Muses.
Voici que Le Canard Enchainé publie un extrait du CV erroné.
Il mentionne en 96 maîtrise de Droit (celle, sans licence, dont on parlait plus haut), en 93 MBA du Groupe HEC (celui qu'elle n'a jamais eu), et Rachida y a rajouté à la main, de sa belle écriture gracieuse, 97 Niveau DEA de Droit communautaire (formule qui ne veut rien dire, mais dont la charge poétique est incontestable).
Ce qui fait qu'en définitive, le responsable de l'erreur de frappe dont elle est aujourd'hui victime n'est pas, comme il était naturel de le croire, un de ces flemmards de fonctionnaires (inutiles et incompétents dont il faut absolument réduire le nombre), mais Rachida elle-même, qui a eu ce CV entre les mains et en a profité pour le relire, l'annoter, le corriger...
Comme Rachida a la chkoumoune, elle faisait mardi, pendant qu'on imprimait Le Canard, cette déclaration péremptoire :
«Quand on parle de faux diplômes, il faut une matérialité».
Et bien voilà, Madame est servie : il suffisait de demander.
Et lorsqu'on est dans la merde jusqu'au cou, il ne reste plus qu'à chanter.
Rachida s'y est aussitôt essayée, téléphonant et faisant téléphoner à l'Express et au Canard qu'elle irait tout raconter chez Bouygues, au 20h, pour dénoncer leur comportement raciste.
(Je est un autre : Rachida ne sait pas que 53% des Français viennent de voter contre le mouton dans la baignoire; et que ces derniers temps les mal-blanchis se jettent par la fenêtre quand la police arrive dans leur quartier.)
Heureusement l'Express, qui ne hait point Nicolas, a déclaré que tout ceci n'était pas grave, et le Canard, qui est un gentleman, n'a pas non plus trop insisté.
Moi-même, j'ai de la sympathie pour les escrocs.
D'ailleurs, l'indélicate n'a commis aucun délit (et tous ceux que ça intéresse peuvent suivrent son exemple) : en matière d'usurpation de titre, rares sont les cas donnant lieu à des poursuites automatiques (toubib, par exemple).
Pour le reste, il faut qu'un plaignant se manifeste.
Et l'on voit mal, pour une histoire aussi infime, la ministre de la justice porter plainte contre Rachida Dati.
La Garde des Sceaux a suffisemment de soucis comme ça.
S'il fallait sévir contre toutes les tricheries dont s'entourent les pistonnés pour atteindre plus vite leur niveau d'incompétence, on n'en finirait plus.
Non, de plus nobles tâches retiennent l'attention de la Garde des Sceaux.
Vol de parapluie (dans une voiture) par un SDF. Récidiviste : deux ans ferme.
Deux grammes de teuch sur un arabe. Récidiviste : quatre ans ferme.
Voilà du vrai boulot, quand on est Garde des Sceaux.
Rachida Dati, c'est un peu Mozart : une artiste, une visionnaire.
Elle voit la Justice là où personne n'en voit.
22 commentaires:
tristement BRAVO!
comment peut-on se débarraser de ces arrivés incapables?
Bof! Kasia.O.
Les arrivés ne valent pas beaucoup plus cher que les installés.
C'est plutôt : comment peut-on se débarasser de ce gouvernement?
joli style, mais vos informations sont-elles bien étayées? car c'est du lourd, du lourd léger si vous préférez, mais pas rien quand même qu'un tel parcours (celui d'un pinault est pas mal non plus par exemple).
Evidemment, attendez vous à être taxé de poujadiste un peu raciste, les quotas et la discrimination positive n'étant pas pour les chiens quand même!
Cyclomal, mes informations sont celles de la presse et de wikipedia, que Rachida Dati n'a pas démenties.
Le regard posé sur ce parcours est le mien, on peut en avoir un autre : une pauvre malheureuse partie de rien et qui fut obligée de forcer le destin pour arriver quelque part.
Etant moi-même immigré et né pauvre de chez pauvre, je n'ai pas remarqué qu'on exerçat à mon égard la moindre discrimination positive, au contraire : conserver sa culture et ses valeurs est très mal vu, même à gauche.
Dès la lecture du cv de rachida dati , mon sentiment a été :" mais quelle est donc cette escroquerie .
Mais comment est ce possible, comment y est elle arrivée. Pourquoi toutes les portes se sont ouvertes. On ne peut tout de même pas passer je cite " ses soirée à lire le who's who" et avoir l'aval, de margoulins financiers, je le comprend, encore faut il les approcher et les convaincre, mais de Simone Weil ???
Faut pas confondre Simone Weil et Simone Veil. faut pas.
Faites nous d'abord le CV des l'ensemble de la classe de politique et des hommes de pouvoir. Parce qu'avant de vous taxer de racisme, je préfère là sur le champ vous faire entendre le doux nom de mysogynie féroce. Mais c'est tellement habituel avec les bonnes femmes qui arrivent à un certain niveau...le soupçon (mais comment y est elle donc arrivée hein hein ? et la critique sont classiques, appliquez moi ça à un peu tout ce beau monde et on va voir comment ils ont gravi les échelons et si c'est plus glorieux...Et être immigré et né pauvre de chez pauvre n'empêche pas (et de gauche) de tomber dans ces pauvres travers machistes.
Il ne s'agit pas d'être machiste mais on a les femmes et les hommes politiques que l'on mérite. Pour couper court à cette accusation de sexisme, il suffit de comparer Madame Eva JOLY qui est retournée en Norvège comme conseillère du gouvernement après avoir instruit courageusement en France l'affaire ELF par rapport aux actes et positions de Mme DATI.
Madame Eva JOLY a notamment déclaré à propos du projet de dépénalisation de la vie économique en France(libération du 04/9/07) :"Je ne comprends pas un pays qui responsabilise ses enfants et ses fous et irresponsabilise ses élites et cela me paraît une grave erreur et surtout une absence de compréhension de ce que veut dire la criminalité organisée et économique».
Preuve que le genre n'y fait rien, les femmes (comme les hommes) ne sont pas toutes mues par le même idéal.
La valorisation de l'intégrité ne peut être écartée sous pretexte de machisme.
Voilà,
je ne comprends pas bien la comparaison avec Mozart et ce qui la justifie... J'ai mal pour lui... peut-être j'ai tort ???
Comme disait Beethoven, il n'y a pas plus sourd que celui qui ne veut pas entendre.
Il y a des femmes remarquables et d'autres qui le sont beaucoup moins, il est possible de le dire et de citer des faits à l'appui.
Lorsque vont se débarrasser de son chien doit-on dire qu'il a la rage misogyne ?
R Dati n'apparait pas dans l'annuaire des anciens HEC http://www.infos-des-medias.net/2007/11/rachida-dati-inconnue-dans-lannuaire-hec.php
Il parait, en effet...
Mais un prof se souvient d'elle...
De toutes façons, ça n'a été qu'une année scolaire (incomplète, donc).
Tu n'as rien compris, Rachida Dati c'est avant tout un symbole. Un symbole qui nous délivre un bien beau message:
"Si tu galères et que t'arrives pas à t'en sortir, c'est que tu es un fainéant doublé d'un assisté".
Un message évangélique, même :
"Soumets-toi au Seigneur, et il te combleras de bienfaits."
comblera, pardon.
Magnifique.
jaloux et cn de gauche en plus
Pour "cn", tu fais bien de préciser "de gauche".
Sinon, on croit toujours que c'est de droite, "cn".
Un peu de pédagogie siouplaît :
Pour les gens de droite (et même pire (l'inculture des gens de droite n'étant plus à démontrer)), ça veut dire quoi cn ?
can?
cen, cin, cun?
Je cherche...
Merci pour cet article. Excellent.
Dans l'article de L'Express on trouve à la fin (in cauda venenum) : ""cette jeune femme, spontanée et drôle, qui partage la vie d’un grand patron"...
Cékidon ?
Un certain Henri Proglio, le boss de Veolia (ex-generale des Eaux...), empêtré dans de multiples affaires judiciaires (perquisition au siège Veolia pas plus tard qu'en début de mois), longtemps financier du clan Chirac (HLM de Paris, lycées Ile de France) qui le bombarde à la tête du fromage de la distribution d'eau et du traitement des déchets en 2000, il vire de bord courant 2006 pour apporter son soutien à Sarkozy, drivé déjà par une certaine Rachilda , (à)Dada pour les intimes...
Lors des agapes au Fouquet's Henri fut le seul grand patron à rester fêter ça jusqu'au bout de la nuit, dans une grande discrétion médiatique. Henri a d'excellentes raisons de faire bombance : il vit de l'Etat et de ses dépendances donc voici (au moins) 5 années de vaches grasses...
Quant à ses ennuis judiciaires nul doute qu'avec le garde des sceaux sous sa couette, Henri se meurt d'inquiétude.
2 novembre 2007 22:23
ce que je cherchais, merci
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