mardi 20 janvier 2009

Non, Je Ne Remplacerai Pas Sarkozy Par Obama


Je m'en suis rendu compte cette semaine, parce que je n'arrivais pas à trouver un sujet de post.

Nicolas s'était pourtant bravement démené pour fournir de l'actualité. 
Il avait presque tous les jours fait des discours (sous prétexte de présenter ses voeux aux corporations et aux provinces de notre vieux pays).

Il avait changé le gouvernement (et l'on aurait pu ricaner de Brice qui, après l'internement et l'élimination des indésirables du Reich, s'occupait maintenant de la racaille dans son ensemble, les travailleurs, et de Fadelamara en particulier, qui leur apprend à dire merci, mais dont personne ne voulait plus, et surtout pas Boutin).

Le prézydent était aussi retourné au Proche-Orient.
1 300 morts après avoir une première fois demandé la paix, il co-présidait la conférence de Charm-El-Cheikh, qui avait le même objet, et se tenait au moment exact où Israël avait prévu d'arrêter le massacre, à l'avant-veille de l'investiture d'Obama.
Une efficacité qui rappelait tout à fait son triomphe de l'été dernier, en Géorgie (à la stupéfaction amusée de Vladimir Vladimirovitch).

Nicolas avait enfin poussé le vice jusqu'à déclarer, lors de sa visite à l'expo Picasso du Grand Palais, et puisqu'on était dans une ambiance culturelle, qu'il avait vu récemment 2001 l'Odyssée de l'Espace et que ça lui avait plu.
Une de ces saillies qui font sa célébrité all over the world.

On ne peut pas dire qu'il a ménagé sa peine.
Du drôle, du dramatique, de l'odieux, du cocasse, il nous aura offert toutes les facettes de son talent.
Rien n'y fit.
Tout le monde s'en fout.
Il n'amuse plus.
On l'a trop vu.

La paix à Gaza?
C'est comme si personne ne lui avait demandé son avis, alors qu'il n'a pas arrêté de le donner.
Brice au Travail après qu'on l'ait vu à l'oeuvre?
Quand on a mis Dati à la Justice et Kouchner à la raison d'état, on ne peut plus étonner personne.
La découverte (malheureusement tardive, il est mort) de Stanley Kubrick?
On savait que Nicolas ne lisait pas, ça n'ajoute rien de savoir qu'il ne va pas non plus au cinéma.

Il y a bien eu l'asile politique accordé par le Brésil à Battisti.
Alors que Sarko, ministre de l'intérieur à l'époque, avait dépêché la police française à Rio de Janeiro pour qu'elle arrête elle-même ce dangereux malfaiteur.
Qui aura fait, en attendant, deux ans de taule à Brasilia, afin que le commanditaire de cette expédition, alors en campagne électorale, puisse parader à la télévision.
Mais ça n'intéresse soudain plus grand monde, les journaux en ont à peine parlé.

Non, vraiment, il faut se rendre à l'évidence, Nicolas est usé.
Il n'arrive plus à nous surprendre.
Espérons que cela ne durera pas.
Je sens déjà qu'il me manque.

Les autres ont bien de la chance de se rabattre sur Obama.
Personnellement, je ne le trouve pas aussi intéressant que Sarkozy.

Prenez par exemple la référence qu'il a faite à Lincoln.
Abraham Lincoln, sous le patronage duquel il a mis son mandat.
Vous aurez noté, déjà, qu'Abraham avait été le candidat Répubicain à la Maison Blanche.
Qu'il n'avait absolument pas déclaré la guerre au Sud pour y abolir l'esclavage.
(ce but de guerre n'intervint que longtemps après le début des hostilités).
Ni pour faire des Noirs des citoyens américains comme les autres.
(En fait il voulait les renvoyer tous en Afrique, mais a, par chance, été assassiné avant).
Et bien, je trouve qu'Obama n'arrive pas à la cheville de Nicolas en matière de foutage de gueule.

On peut en effet considérer que Lincoln a été le précurseur de la doctrine des bonnes intentions au service de l'impérialisme yankee.
Et qu'avec lui, Obama nous annonce franchement son programme : le même que celui de ses prédécesseurs.
Et le même probablement qu'auront ses successeurs : pourquoi changer une doctrine qui marche si bien, depuis la guerre de Sécession?

Tandis que Guy Moquet, ça c'était du grand art.
Mourir sous les balles nazies en criant vive la France et gloire à l'URSS, vous trouvez ça compatible avec le Prézydent?
A part la taille, peut-être (si Guy Moquet n'avait pas terminé sa croissance), ça n'a strictement rien à voir.
Un chef d'oeuvre.
Simple, évident, fort, émouvant.
Un incomparable travail de démagogie grotesque.

Vous pensez bien que si Nicolas devait disparaître des grandes scènes nationales et internationales pour courir le cacheton en province ou dans les sit'coms à la télé, ce n'est pas avec Obama qu'on pourrait me consoler.
En attendant, je croise les doigts, et j'y crois encore.

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