lundi 13 juillet 2009

Coucou!



Je vous avais dit trois mois, au plus.
En fait j'ai fini le bouquin avant, mais j'ai pris des vacances.
Je peux bien vous dire le titre, maintenant, il s'agit de "L'Affaire Colonna".
Je sais, c'est un titre nase, mais je n'ai pas eu le choix.
Mon éditeur (ce cher Jean-Paul, que je salue bien humblement au passage), en voulait un tout de suite, avant même que j'aie commencé à écrire.
Comment vouliez-vous que je refuse quoi que ce soit à mon bienfaiteur?
J'ai choisi un titre, le plus vague possible, pour ne pas trop m'handicaper.
Mais, du coup, on pourrait croire que je connais tout du sujet, que j'ai rencontré des keufs, des journalistes, pris le dur pour Paname, et le navion pour la Corse.
Il n'en est rien.
Jean-Paul m'avait filé 200 euros pour les frais d'enquête.
Je les ai bus.
C'était à peine suffisant pour tenir deux semaines.
J'ai des copains qui connaissent la Corse, ils y retournent d'ailleurs cet été.
Dire qu'ils sont tous dans l'éducation nationale serait les diffamer, mais ils sont tous propriétaires immobiliers.
Le nomadisme est chez eux une seconde nature, un instinct très fort, dû à leur situation particulière.
Dès que coïncident les beaux jours avec les congés payés, ils embarquent les motos dans le ferry, et après ça, easy riders.
Moi, je ne pourrais pas.
J'ai trop peur.
Certes, la Corse n'est pas le Texas.
On n'y tire pas sur le touriste aussi facilement qu'au Far-West.
Mais imaginez un peu la tentation que ça peut être, en voyant passer une horde sauvage de cadres A sur une route départementale.
Personnellement, je ne sais pas si je pourrais résister.
De toutes façons, je n'ai pas un flèche, je voyage en Eurolines (ou Iberbus, ça dépend des fois).
On va partout où vont les autres, sauf dans les îles éloignées.
Les compagnies de bus ne les desservent pas.
Remarquez, on s'en passe très bien.
Sauf, évidemment, s'il faut écrire un livre sur l'affaire Colonna.
Je me suis posé la question, et j'ai failli prendre le bâteau.
Et puis, comme j'ai passé l'age d'être jeté aux requins en qualité de passager clandestin, je n'ai pas insisté.
Je me suis dit que l'enquête, je la ferais aussi bien tanqué au 5ème dans mon appart à Lyon.
Juste en bas, il y a un Lidl, avec une bière qui a été élue meilleure bière vendue en France par Que Choisir.
Avec 200 euros, je pouvais voir venir.
Restait tout de même à cerner le sujet, compte tenu des circonstance.
J'ai choisi la bataille de presse.
C'est le sous-titre.
J'ai tout lu.
J'ai fait des choses dont je ne me serais jamais cru capable, comme de m'abonner au Monde.
C'était pour accéder aux archives.
Ces chiens ne les filent pas gratos.
Pour me désabonner, j'en ai bavé.
Le désabonnement est caché dans un coin, et quand tu l'as trouvé (j'y suis arrivé le deuxième jour), ils t'envoient des flopées de mails pour te demander si t'as bien réfléchi, si tu vas pas plus tard t'en mordre les doigts de les quitter sur un coup de tête.
A en faire des cauchemars la nuit.
Par contre, il faut leur rendre cette justice : pour s'abonner, c'est facile.
La fenêtre s'ouvre avant que tu la demandes, et un clic plus tard t'es maqué à vie.
Vous me direz : mais quelle bataille de presse?
Il n'y a eu aucune bataille de presse, à part Libération qui hurlait à la mort d'Yvan Colonna, tandis qu'ailleurs on s'étonnait un peu des cahots du procès.
Et bien, détrompez-vous.
Il y a eu une presse socialo-communiste, leadershipée en effet par Libé, qui fit tout son possible pour que triomphe la raison d'Etat, tandis qu'une presse de droite dénonçait les atteintes à la démocratie, aux droits de l'homme, aux principes fondamentaux de la justice.
En me rencardant auprès de mes camarades anars, je me suis aperçu qu'ils n'avaient rien remarqué : ils avaient vu qu'Yvan Colonna devait principalement sa condamnation à Nicolas Sarkozy, mais pas que les Socialistes s'étaient révélés, dans cette affaire pourrie, le plus ferme soutien du Chef de l'Etat; tandis qu'à l'UMP et dans l'opinion conservatrice, on était moins convaincu, voire carrément indigné.
Vous voyez donc qu'il y avait matière à faire un livre.
Pour l'instant, c 'est un peu délicat de vous en montrer des extraits : Jean-Paul veut réserver la surprise à ses clients.
Mais dès septembre (le bouquin sort en août), j'en ferai passer ici.

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